Taxes sur les carburants : pour François Hollande, "toutes les recettes tirées de ce surplus doivent être redonnées aux Français"
Interrogé lundi matin sur France Inter, l'ancien président de la République est revenu sur le mouvement des "gilets jaunes" estimant qu'il s'agit d'une aspiration populaire à être "regardé, entendu et compris".
Invité lundi 26 novembre sur France Inter, François Hollande a plaidé en faveur d'une "compensation" alors que le mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse des taxes sur le carburant se poursuit. Pour l'ancien président de la République, "toutes les recettes tirées de ce surplus de taxes doivent être redonnées aux Français", L'ex-chef de l'État a tenu à rappeler qu'il y "aura 30 centimes d'augmentation du gazole sur le quinquennat et 16 centimes sur l'essence", et estime que ce surplus doit être redistribué aux Français sous la forme de "chèques énergie" et pas "pour 300 000 ou 500 000 personnes mais pour 10 ou 12 millions de foyers."
Interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes", François Hollande a exprimé son sentiment sur la question. Pour lui, cette mobilisation traduit "une aspiration populaire à être regardé, à être entendu, à être compris". Rien à voir, selon lui, avec la "peste brune" décrite dimanche par le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. "Comment peut-on utiliser des mots comme ça ? Cela déconsidère celui qui emploie ces mots-là (…) Au-delà des instrumentalisations qui existent, des violences qui sont absolument insupportables, il y a, dans une partie du peuple français, une aspiration à être compris, qu'on sache exactement ce qu'est la vie de ces femmes et de ces hommes", a estimé François Hollande.
François Hollande appelle le gouvernement à "faire preuve de beaucoup d'écoute"
L'ancien chef de la République a par ailleurs déclaré que ce ne sont pas seulement les catégories très populaires qui "n'en peuvent plus" mais aussi des "retraités, des personnes salariées qui ont des contraintes de plus en plus insupportables, pas seulement pour le transport." L'ex-chef de l'État appelle ainsi le gouvernement actuel à "faire preuve de beaucoup d'écoute", "une composante très importante du succès d'une politique climatique", selon lui.
Concernant la justice fiscale, elle "n'est pas au rendez-vous", et François Hollande d'aller plus loin en affirmant qu'on "paye toujours sa première erreur", ici "la suppression de l'impôt sur la fortune". Erreur que l'on "traîne tout au long de son mandat", selon François Hollande qui résume : "Le pouvoir a levé des impôts supplémentaires sans dire ce qu'il allait en faire et il a baissé les impôts de ceux qui étaient les plus privilégiés. À un moment, ça coince."
Ségolène Royal a toutes les capacités pour porter les valeurs qui sont les siennes aux élections européennes
François HollandeFrance Inter
Interrogé par la suite sur les élections européennes, François Hollande a estimé que Ségolène Royal avait "toutes les capacités, toutes les conditions pour porter les valeurs qui sont les siennes notamment sur l'écologie." Mais l'ancien chef de l'État regrette qu'il n'y ait pas aujourd'hui "d'unité de la gauche pour se présenter à ce scrutin."
"La gauche ne peut pas être représentée par les Insoumis"
Concernant la France insoumise, présidée par Jean-Luc Mélenchon, pour François Hollande, "la gauche ne peut pas être représentée par un parti ou un mouvement, là je parle des Insoumis, qui se comporte en accusant les journalistes d'être pourris, en poursuivant les juges et en faisant en sorte d'être dans l'ambiguïté par rapport à certains mouvements."
Et l'ancien président de la République de conclure en estimant que le PS a encore un avenir : "Je pense que la flamme existe toujours, il suffit de la souffler pour qu'elle aille dans le bon sens. Je m'y emploie, même si je reviens finalement à une forme d'énergie assez primaire, celle des idées."
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