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Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, opposé à un référendum le jour des élections européennes

Dans une interview au "JDD", il estime que l'organisation de ce référendum souhaité par les "gilets jaunes" et envisagé par Emmanuel Macron risque de "polluer" le scrutin. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, le 5 décembre 2018.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Après d'autres poids lourds de la majorité, le président de l'Assemblée nationale se prononce à son tour contre un référendum qui serait organisé en même temps que les élections européennes du 26 mai, pour conclure le grand débat censé répondre au mouvement des "gilets jaunes". "Le référendum est un outil parmi d'autres, au service de notre démocratie. Ne l'agitons pas comme un fétiche", plaide Richard Ferrand (LREM) dans un entretien au Journal du Dimanche daté du 10 février.

Emmanuel Macron et le gouvernement sont en quête d'une issue à trois mois de crise sociale et politique pour relancer le quinquennat. Recourir à un référendum paraît avoir la faveur de l'opinion et répond à une revendication des "gilets jaunes".

Selon Richard Ferrand, le grand débat "pourrait tout aussi bien se terminer par des lois fortes ou par d'autres types de mesures, réglementaires ou autres". "Beaucoup de Français s'expriment dans les débats et n'en sont pas obsédés. Et ce n'est pas parce que des manifestants l'exigent qu'il faut claquer des talons et s'exécuter", insiste le député du Finistère, qui considère que "l'essentiel, c'est l'avenir de notre pays" et "c'est ce qui intéresse les Français, plus que les outils juridiques".

"Ne polluons pas ce débat"

"Les enjeux européens sont suffisamment importants pour qu'on ne prenne pas le risque de les diluer dans une très hypothétique consultation référendaire", développe le président de l'Assemblée, citant la politique agricole commune, les conséquences du Brexit sur la pêche et encore "l'impossibilité pour Alstom et Siemens de former un grand groupe européen". "Ne polluons pas ce débat, ne brouillons pas les messages", lance l'élu breton.

Richard Ferrand annonce en revanche que "l'Assemblée nationale se saisira des conclusions de la grande consultation pour qu'un grand débat s'y déroule aussi, sans doute au mois d'avril".

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