Record de fréquentation touristique à Paris : les "gilets jaunes" n'ont pas encore d'impact mais "il faut une sorte de trêve"
Jean-Marc Blanquet d’Orx, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, revient sur franceinfo sur l'impact du mouvement des gilets jaunes sur l'activité de son secteur, alors que Paris a enregistré un nouveau record de fréquentation touristique.
En 2018, malgré la mobilisation des "gilets jaunes", les professionnels du tourisme constatent un nouveau record de fréquentation touristique pour Paris et sa région, avec 35 millions de nuitées en hôtellerie. À terme, le mouvement des "gilets jaunes" va-t-il compromettre ces bons résultats ? Jean-Marc Blanquet d’Orx, président de l’UMIH Île-de-France (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), assure vendredi sur franceinfo ne pas être "contre le principe du message envoyé par les "gilets jaunes"" mais "qu'il faut faire une sorte de trêve et calmer un peu le jeu pour permettre que Paris conserve ses objectifs".
franceinfo : Les "gilets jaunes" n'ont finalement pas eu d'impact, comment cela s'explique ?
Jean-Marc Blanquet d’Orx : Le bilan 2018 est un bon bilan : le mois de décembre est un accident par rapport à ce qui s'est passé sur les douze mois de l'année. Nous avions engrangé de bons résultats qui ont été un petit peu ternis en décembre, davantage sur décembre que sur novembre. Les conséquences aujourd'hui sur janvier et février sont entachées des répercussions de ces week-ends, qui sont pour nous importants. La trêve des confiseurs, à la fin de l'année,n'a pas trop impacté l'activité, mais le mouvement reste quand même une difficulté qui doit s'arrêter.
Quels sont les hôtels les plus touchés par les annulations ?
Les 4 étoiles et palaces ont été les plus affectés. Nous avons des hôtels qui ont accusé moins de 20% de fréquentation sur les environs de l'avenue de Friedland, des Champs-Élysées ou de l'avenue Kléber. Il s'agit davantage de clientèle étrangère. Les recettes du tourisme ont généré 21,5 milliards d'euros, c'est 974 millions de plus qu'en 2017, cela s'explique car Paris est une ville de consommation pour ceux qui y viennent. Il y a des atouts majeurs en termes de produits qui fait qu''on se lâche'. C'est la force de la France d'avoir sur garder des produits de luxe avec une forte image de qualité française. Quand on vient à Paris, on y reste en moyenne deux jours et demi. Il faut se replacer par rapport à la distance : le client qui vient du Brésil avec des valises vides et qui reste quatre ou 5 jours n'est pas le même touriste que celui qui vient d'Angleterre et qui va faire des allers-retours plus fréquemment.
Est-ce que le mouvement des "gilets jaunes" affecte l'image de Paris, au point que certains ne veulent plus venir ?
Je ne pense pas. Nous ne sommes pas contre le principe du message envoyé par les "gilets jaunes", mais on pense que le message a été atteint, que la réponse se prépare, qu'il faut faire une sorte de trêve et calmer un peu le jeu pour permettre que Paris conserve ses objectifs. [...] Les Américains restent nos consommateurs principaux, on a un retour de l'Espagne, nous avons toujours beaucoup de Chinois. Les Chinois ne sont pas inquiets par les phases d'attentats. Les Européens viennent mais sur de courts séjours.
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