Prix des carburants en Corse : "En moyenne les citoyens insulaires paient 12 centimes d'euros en plus chaque litre d'essence" déclare Gilles Simeoni
"Il y a une spécificité corse dans ce débat" juge le président du Conseil exécutif de Corse.
Le conseil exécutif de Corse, présidé par Gilles Simeoni, a demandé mardi 27 novembre "le gel du prix du carburant en Corse". "En moyenne les citoyens insulaires paient 12 centimes d'euros en plus chaque litre d'essence", a expliqué sur franceinfo Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, dénonçant "une injustice".
Gilles Simeoni a aussi souhaité "la mise en place d'une conférence sociale visant à trouver des solutions à cette cherté dans l'île".
franceinfo : Y a-t-il un problème spécifique sur le coût de la vie en Corse ?
Gilles Simeoni : Il y a un problème général, les régions de droit commun se sont exprimées, nous comprenons la colère des gens à la Réunion, et souvent les prix sont communs avec la Corse. Il y a une spécificité corse dans ce débat qui est un débat d'ensemble. Il faut savoir qu'avant même les hausses prévues pour le carburant par le gouvernement, les automobilistes qui vivent en Corse payaient déjà un prix beaucoup plus important que la moyenne sur le continent. En juillet 2018, c'était environ 12,88 centimes d'euros en plus en moyenne pour le super et 11,55 centimes d'euros pour le gasoil.
Vous avez pourtant un avantage sur la TVA, qui est à 13% au lieu de 20% dans le reste de la France. Cela n'a pas d'impact ?
Tout à fait, mais cet avantage ne se répercute pas sur le consommateur. Il y a également le fait qu'on est pénalisé par le fait que la fiscalité mise en place pour inciter à la consommation des biocarburants ne trouve pas à s'appliquer en Corse puisque le distributeur de carburants n'approvisionne pas la Corse en biocarburants. La Corse a la possibilité de majorer une part de la taxe sur les produits énergétiques et nous avons fait le choix de ne jamais augmenter cette part pour préserver les insulaires dans un climat économique et social très difficile. Malgré tous ces efforts, les prix restent beaucoup plus chers. Donc nous disons qu'il y a une injustice.
Pourquoi demandez-vous la création d'une instance pluripartite pour comprendre la cherté de ces carburants ?
Nous avons demandé solennellement le gel de toute augmentation, on ne peut pas discuter avec un carburant qui continue à augmenter alors qu'en moyenne les citoyens insulaires paient 12 centimes d'euros en plus chaque litre d'essence. Il y a en Corse un taux de pauvreté qui est le plus important de l'ensemble hexagonal, plus de 20% vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Donc, je demande à ce que l'on mette tout le monde autour de la table, les acteurs institutionnels, les distributeurs, non pas dans un climat de stigmatisation ou de lynchage.
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