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: Vidéo Les caméras piétons des policiers sont-elles fiables et (surtout) sont-elles utilisées ?

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
Oeil du 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Sur les réseaux sociaux, certaines vidéos font scandale, comme celle du 9 janvier dernier, où l’on voit un policier tirer à bout portant au LBD (lanceur de balles de défense) sur un manifestant. Pour connaître les circonstances de chaque tir de LBD, il y a un an, le ministre de l’intérieur avait donné une consigne claire. “J’ai demandé que dans toute la mesure du possible, les forces qui sont équipées de LBD, soient systématiquement équipées de caméras piétons”, exigeait Christophe Castaner. Les caméras piétons seraient la solution.  Mais en maintien de l’ordre, sont-elles fiables et surtout sont-elles utilisées ? 

A la manifestation contre la réforme des retraites, vendredi dernier à Paris, nous sommes allés vérifier si les policiers équipés de LBD portaient bien leur caméra. Effectivement, les porteurs de LBD que nous avons rencontré avaient bien leur appareil. 

"Les trois-quarts des CRS n'allument même plus leur caméra" 

Mais s’en servent-ils ? Pas toujours révèle le Canard Enchaîné. Un CRS en service ce jour-là, qui veut rester anonyme, nous le confirme : “Je l’ai gardée éteinte. Ce n’est pas ma première priorité, je ne pense pas forcément à allumer la caméra. Le retour des autres utilisateurs de cette caméra, c’est le même que moi, les trois-quarts ne l’allument même plus.” 

Ces caméras ont, en fait, été prévues pour des contrôles d’identité. Elles sont efficaces en patrouille mais beaucoup moins en maintien de l’ordre pendant les manifestations. Encore moins en cas de tirs au LBD. L'objectif est obstrué selon le syndicat UNSA Police CRS. Il y a aussi des problèmes techniques. Dans un document de la direction de la police nationale, les responsables reconnaîssent des soucis de fixation et une batterie faible : seulement 2h50 d’autonomie, alors qu’un policier peut rester bien plus longtemps en service. 

L’administration avoue avoir privilégié la caméra la moins chère : “ce produit n’a pas obtenu la meilleure note technique (...) En proposant un meilleur prix, il a permis d’équiper un plus grand nombre de policiers”.

10 400 caméras fabriquées en Chine

En avril 2018, le ministère de l’intérieur a acheté 10 400 caméras fabriquées en Chine. Pour plus de 2 millions 300 000 euros. Pourtant sur le terrain, de plus en plus de policiers préféreraient porter des caméras qu’ils ont payées de leur poche, comme nous l’avons constaté à Paris, vendredi dernier.

Pour le ministère de l’intérieur, les caméras fonctionnent bien, même s’il reconnaît des dysfonctionnements. De nouvaux appareils aux batteries plus perfomantes devraient arriver. Espérons qu’ils seront testés avant d’en acheter des milliers.

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