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"On ne peut pas revivre un samedi noir": la mairie de Paris interpelle l'exécutif avant la nouvelle manifestation des "gilets jaunes"

"Il faut que le président et le Premier ministre organisent le dialogue avec les représentants des gilets jaunes" estime l'adjointe à la maire de Paris chargée de la sécurité, Colombe Brossel.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une barricade des "gilets jaunes" sur les Champs-Elysées à Paris samedi 24 novembre (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

"Il faut que le président et le Premier ministre organisent le dialogue avec les représentants des 'gilets jaunes' et la préfecture de police parce qu'on ne peut pas revivre un samedi noir comme on l'a vécu samedi dernier", a demandé mercredi 28 novembre sur franceinfo l'adjointe à la maire de Paris chargée de la sécurité, Colombe Brossel, alors qu'un nouvel appel à manifester sur les Champs-Élysées est lancé pour ce samedi. Elle a chiffré les dégâts des débordements de la manifestation du samedi 24 novembre sur les Champs-Élysées à "plusieurs centaines de milliers d'euros" pour l'espace public.

franceinfo : vous redoutez le rassemblement de samedi ?

Colombe Brossel : à l'heure où je vous parle, on est encore en train de procéder aux réparations, et je ne parle que de celles de la ville car je sais que les commerçants sont encore en train de gérer les débordements et les violences de samedi. Donc, évidemment, cette situation nous inquiète. Cette manifestation aura lieu et c'est une liberté fondamentale dans notre pays que de pouvoir manifester. Mais quel que soit l'endroit, et presque encore plus si c'est sur les Champs-Élysées, il y a une responsabilité évidente à sécuriser les riverains, les commerçants, les touristes, et à ce qu’on ne voit pas de nouveau des violences et des dégradations. Et il y a aussi une deuxième réponse à avoir, qui est une réponse politique. Il faut que le président et le Premier ministre organisent le dialogue avec les représentants des "gilets jaunes" et la préfecture de police parce qu'on ne peut pas revivre un samedi noir comme on l'a vécu samedi dernier.

C’est un dialogue qui reste hypothétique pour l’instant. Dans le cas d’une manifestation samedi, vous imaginez des mesures particulières ?

Il y a évidemment des réponses techniques qui peuvent être apportées en matière de sécurisation : où est-ce qu'on sécurise, à partir de quel endroit, quels sont les périmètres concernés par les interdictions de manifester. Après, soyons aussi lucides sur le fait qu'on est face à une forme de manifestation qui n'est pas classique. Il n'y a pas de dépôt de demande de manifestation. Et on voit bien que les dispositifs en eux-mêmes n'ont pas suffi la semaine dernière et c'est vraiment pour ça qu'on en appelle, à la mairie, à ce que ce ne soit pas qu'une question d'organisation technique ou opérationnelle mais bien un signal politique. On voit bien que c’est le sujet aujourd’hui. En tout cas, comme élu parisien, on ne peut pas revivre un samedi comme on l'a vécu.

Avez-vous une idée des montants des dégâts de samedi dernier ?

On est encore en train de chiffrer le montant des dégradations, c'est vous dire si ça a été important. Parce qu'il y a toutes les dégradations sur l'espace public, des poubelles, du revêtement, des abribus etc. On est sur plusieurs centaines de milliers d'euros, on sait déjà qu’on est dans cet étiage. Et puis très concrètement, les services ont également besoin de temps pour remettre en état ce qui a été dégradé.

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