Moratoire : assise-t-on à un tournant politique ?
La journaliste Nathalie Saint-Cricq et Jérôme Fourquet de l'Ifop analysent les mesures annoncées par Édouard Philippe mardi 4 décembre.
Le Premier ministre s'est exprimé mardi 4 décembre et a annoncé, entre autres, un moratoire de six mois sur l'augmentation de la taxe sur le carburant. Ces mesures, après trois semaines de crise, sont un recul du gouvernement. Pour Nathalie Saint-Cricq, le moratoire décidé par l'exécutif est peut-être moins provisoire qu'il ne paraît. "On va peut-être vers un enterrement" des taxes, analyse-t-elle. "Il y a aussi le gel de l'électricité, du gaz. Tout est recadré sur les demandes initiales des 'gilets jaunes', c'est-à-dire l'énergie et la voiture", poursuit-elle. Nathalie Saint-Cricq pointe le danger pour le gouvernement de voir les résistances aux réformes se systématiser.
Plusieurs conséquences possibles
La cote de popularité d'Emmanuel Macron est au plus bas. "Près d'1 Français sur 2 s'estime très mécontent (...) donc il était urgent de changer", énonce Jérôme Fourquet de l'Ifop. Pour lui, ce n’est pourtant pas évident que ces mesures "soient suffisantes pour faire baiser la fièvre (...) Le mouvement peut peut-être jouer les prolongations". Les grands mouvements ont souvent mené à des "difficultés au long cours" pour les gouvernements, rappelle Jérôme Fourquet, comme les grèves de 1995 contre le plan Juppé, qui a mené à la dissolution de l'Assemblée nationale. Nathalie Saint-Cricq rappelle également qu'il faut surveiller les lycéens, les routiers, les ambulanciers et les agriculteurs.
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