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Mobilisation stable des "gilets jaunes" : "C'est le statu quo, malgré les efforts de l'exécutif"

"C'est assez statique en termes de mobilisation et de soutien", analyse le politologue Jérôme Sainte-Marie, après une nouvelle mobilisation des "gilets jaunes" partout en France samedi.

Article rédigé par franceinfo
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Manifestation des "gilets jaunes", samedi 19 janvier 2019, à Nancy. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

"Le pays retient son souffle, c'est le statu quo", estime samedi 19 janvier sur franceinfo Jérôme Sainte-Marie, politologue et président de la société d’études PollingVox, après la nouvelle journée d'action des "gilets jaunes", qui a rassemblé 84 000 personnes en France selon le ministère de l'Intérieur, chiffre identique à celui de la semaine dernière.

"C'est assez statique en termes de mobilisation et de soutien, on a toujours une majorité nette de Français, de l'ordre de 55-56%, qui expriment du soutien ou de la sympathie pour le mouvement", analyse le politologue. "Malgré les nombreuses et spectaculaires initiatives de l'exécutif, en particulier les deux prestations techniquement très réussies du président de la République, en Normandie et à Souillac". Pour la seconde fois en trois jours, Emmanuel Macron a échangé vendredi pendant six heures et demie avec 600 maires. "Pour l'instant, ça ne fait pas bouger", constate Jérôme Sainte-Marie.

Mobilisation stable mais participants mieux organisés

"Le public s'est un peu modifié au fil des mobilisations" décrit par ailleurs le politologue. "Il y avait des drapeaux syndiqués, notamment à la CGT, qui étaient présents. On ne les voyait pas forcément précédemment. Mais ça reste très composite au niveau politique : on voyait des drapeaux anarchistes et royalistes flotter quasiment côte-à-côte".

Il m'a semblé aujourd'hui voir davantage de gens qui ressemblent aux manifestations traditionnelles.

Jérôme Sainte-Marie

à franceinfo

"Ce qui est très frappant, c'est qu'au fil des journées de mobilisation, ça s'organise. Il y a désormais un service d'ordre embryonnaire et des secouristes qui sont identifiables", explique-t-il. A Paris, pour la première fois depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" il y a deux mois, la manifestation s'est déroulée de manière classique : déclaration en préfecture, parcours préétabli et sans débordements majeurs. La préfecture a interpellé 42 personnes à 19 heures, loin des chiffres de la semaine dernière (156 interpellations au final à Paris).

"Il y avait un très long trajet qui était prévu. On sait que lorsque les gens peuvent se déplacer d'un point à un autre, ils sont moins tentés d'aller se frotter aux forces de l'ordre. C'était tout le contraire des grands rassemblements statiques et assez violents sur les Champs-Élysées à la fin d'année dernière par exemple", analyse Jérôme Sainte-Marie.

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