Les reporters de BFMTV refusent de couvrir les actions des "gilets jaunes" durant la journée de lundi
Les journalistes de la chaîne de télévision protestent contre les agressions subies par plusieurs de leurs collègues durant le week-end.
Ils posent leurs caméras et leurs micros. Les journalistes du service reportage de BFMTV ont décidé de ne pas couvrir les actions des "gilets jaunes", durant la journée du lundi 7 janvier, pour protester contre les agressions subies durant le week-end par plusieurs de leurs collègues.
Samedi, une équipe de la chaîne et leurs gardes du corps ont essuyé des coups lors d'une manifestation à Rouen (Seine-Maritime), tandis qu'une de leurs collègues a été légèrement blessée par un jet de pétards sur les Champs-Élysées, à Paris. Après ces nouveaux incidents, "l'ensemble du service reportage, appuyé par la rédaction, a décidé d'un commun accord de ne pas se rendre sur un rond-point ou une quelconque mobilisation du mouvement des 'gilets jaunes' ce lundi en signe de protestation", selon un message adressé par les journalistes à la direction de la chaîne.
"Ces violences sont inacceptables"
"Nous avons signifié cette décision de droit de retrait à notre direction après les agressions dont certains de nos collègues ont fait l'objet ce week-end, nous ne souhaitions pas donner la parole à des 'gilets jaunes' ce lundi pour contester l'action de certains d'entre eux, a expliqué à l'AFP François Pitrel, président de la SDJ de BFMTV. On sait que la totalité des 'gilets jaunes' n'est pas en cause, mais là les faits sont extrêmement graves et inquiétants de notre point de vue, pour la liberté de la presse et la façon dont on travaille au quotidien avec ces manifestants depuis plusieurs semaines."
"Ces violences qui se sont reproduites ce week-end sont totalement inacceptables, on les condamne extrêmement fermement comme le fait notre rédaction, et nous comprenons cette manifestation de colère parce que ce qu'ils ont subi ce week-end est grave", a réagi auprès de l'AFP Hervé Béroud, directeur général de BFMTV. "Cette décision est compréhensible", a-t-il ajouté, estimant que "cette expression de violence contre les journalistes, et en particulier ceux de la chaîne, est inédite".
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