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Insultes antisémites contre Alain Finkielkraut : qui est Benjamin W., l'homme qui a été placé en garde à vue ?

Ce musulman converti a frayé avec les milieux salafistes, sans toutefois être fiché S.

Article rédigé par franceinfo
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Benjamin W., filmé en train de proférer des insultes à l'encontre d'Alain Finkielkraut, le 16 février 2019 dans le cadre d'un rassemblement des "gilets jaunes" organisé à Paris. (YAHOO ACTU / FRANCEINFO)

Sur les images, on le voit hurler "espèce de sioniste", "grosse merde" ou encore "elle est à nous, la France". Benjamin W., soupçonné d'être l'individu ayant proféré des insultes antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut en marge d'une manifestation des "gilets jaunes", a été placé en garde à vue, a appris franceinfo de source proche du dossier. Franceinfo récapitule ce que l'on sait de son profil.

Il habite à Mulhouse et a cinq enfants

Agé de 36 ans, Benjamin W. réside à Mulhouse (Haut-Rhin), où il gère une boutique de téléphonie mobile. Père de cinq enfants, ce fils d'un père algérien et d'une mère française est converti à l'islam et se fait surnommer "Souleyman" ou "Slim", rapporte Le Parisien

Selon le quotidien francilien, le trentenaire a "effectué plusieurs actions à l’étranger", notamment au Liban, avec l’association des Palestiniens de Mulhouse. Depuis la mi-décembre, avec quelques amis, Benjamin W. a participé à plusieurs journées de mobilisation des "gilets jaunes" au rond-point du Kaligone, à Kingersheim.

Il était connu des services de renseignement

Benjamin W. et ses amis auraient cela dit été écartés du groupe des "gilets jaunes" de Kingersheim par d'autres participants au rassemblement, qui considéraient ce groupe comme des extrémistes venus prêcher un islam rigoriste, précise France Bleu Alsace. Ce sont d'ailleurs des policiers de Mulhouse qui l'ont reconnu sur la vidéo sur laquelle Alain Finkielkraut subit une volée d'insultes, et qui ont transmis l'information aux enquêteurs parisiens.

Benjamin W. n'est pas fiché S mais "c'est quelqu'un qui manifestement a une forme de radicalisation. Ce qui est important c'est qu'il soit en garde à vue", a réagi sur franceinfo Nicole Belloubet, ministre de la Justice.

Le trentenaire est connu des services de renseignements pour avoir évolué dans la mouvance salafiste en 2014. Il n'aurait toutefois jamais été suivi au titre du fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

Contacté par le journal, un membre de la famille du trentenaire dit ne "pas avoir été étonné" par les insultes proférées devant les caméras. "Cela devait arriver un jour ou l’autre. Depuis sa conversion, on se voyait de plus en plus rarement", précise cette personne.

Il s'est rendu à une convocation de la police

L'homme a été placé en garde à vue mardi 19 février au soir par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet le 17 février du chef d'injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion.

D'après les informations obtenues par franceinfo, il s'était rendu à une convocation des enquêteurs à Mulhouse. Les enquêteurs cherchent à identifier les autres personnes qui ont insulté le philosophe Alain Finkielkraut. Toutes encourent un an de prison et 45 000 euros d'amende.

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