"Il faut que les Français sachent que des personnes s’octroient le droit de nous écrire que nous devons mourir", témoigne un député menacé
Après les coups de feu devant chez lui, le député de la majorité présidentielle, Bruno Questel, a reçu des menaces de mort. L’élu de l’Eure écoutera mais restera en retrait du grand débat national.
Bruno Questel fait partie des députés malmenés, attaqués sur le terrain, menacés en privé. Ce parlementaire La République en marche (LREM) de l’Eure recevra Emmanuel Macron mardi 15 janvier, pour le lancement du grand débat national, mais ensuite, il restera en retrait des discussions.
Le député a été particulièrement pris pour cible depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". Mi-décembre, des coups de feu ont été tirés devant son domicile. Une "tentative d’intimidation de 40 ‘gilets jaunes’" suivie de menaces de mort, le 4 janvier. Le député et quatre autres parlementaires ont reçu un courrier anonyme à l’Assemblée nationale. De quoi "glacer" l’élu.
"Il n’y a plus de limites"
"Il faut que les Français et les Françaises sachent qu’aujourd’hui, il y a des personnes qui considèrent que simplement parce que nous sommes des parlementaires, s’octroient le droit de nous écrire que nous devons mourir, déclare Bruno Questel. Il y a une forme de sidération en fait dans le sens où on se dit ‘où sont les limites ?’ Et quand vous mesurez qu’il n’y en a pas, vous prenez conscience de la grande fragilité du système démocratique."
Un système démocratique que le débat réparera, espère le député. Même s’il ne l’organisera pas. Il n'est pas question pour lui de monter sur les estrades. "Mon rôle de député, ce n'est surtout pas de venir dans les débats pour les diriger ou les orienter, se justifie Bruno Questel. Je ferai le maximum de débats possibles mais je m’installerai dans la salle et j’écouterai, je prendrai des notes. Il faut vraiment laisser le citoyen, usager, contribuable, électeur, prendre toute sa place et exprimer ce qu’il a sur le cœur et dans la tête."
L’avenir de la République
Les élus doivent donc se mettre en retrait le temps du débat estime le député, pour qui LREM aussi "doit faire un travail d’introspection et d’analyse sur ce qu’on a pu ne pas bien faire pour qu’on en soit là aujourd’hui". Il reconnait : "On a une part de responsabilité, on a loupé quelque chose." Pour Bruno Questel, le quinquennat est à un tournant. L’avenir de la République est en jeu.
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