"Gilets jaunes" : "On ne veut pas être aidés, on veut vivre décemment avec le salaire qu'on nous donne", lance un auditeur sur franceinfo
Toute la soirée de lundi, les auditeurs de franceinfo ont pu s'exprimer à l'antenne pour évoquer le mouvement des "gilets jaunes".
"Ils se rendent compte ces gens, [les députés] du désarroi, de la détresse ? On ne demande pas de sous. On ne veut pas être aidés, on veut vivre décemment avec le salaire qu'on nous donne", a assuré Mathieu Thomas, éducateur sportif à Perpignan, à l'occasion de l'antenne ouverte de franceinfo consacrée aux "gilets jaunes", lundi 3 décembre dans la soirée. "Si on nous donne 300 euros de plus par mois, je vais les remettre dans l'économie, je ne vais pas épargner."
"Petit peuple"
Mathieu Thomas explique gagner précisément "1 256,62 euros nets par mois pour 35 heures de travail" comme "éducateur sportif". "Je demande juste qu'avec ce salaire, je puisse vivre. Tous ces députés, je n'ai rien contre eux mais ils gagnent 5 000 euros par mois minimum. Est-ce qu'ils vont comprendre le petit con comme moi qui ferme sa bouche tous les jours parce qu'il doit travailler pour payer sa facture d'électricité. Parce que lui, on ne lui autorise pas le découvert quand il dépasse. Ça c'est la réalité du terrain et l'émotion. Moi, je ne peux pas acheter de poisson : vous avez vu le prix du kilo de poisson, de légumes ? Il faut manger bio, mais comment on fait pour manger bio ?"
"Nous, en province, ce qu'on ressent aussi, c'est qu'on est le petit peuple qui a écouté tout ce qu'on lui dit depuis des années : il faut être mobile.
Quand, au début des événements, tous les députés de LREM qui étaient de la région parisienne nous parlaient de trottinette, de covoiturage, de transports en commun.. ils sont venus à Perpignan ?"
J'ai 40 bornes à faire par jour. L'État nous a dit que le gazole pollue, alors je suis passé à l'essence parce que j'essaie de faire des efforts. On essaye. Je ne demande pas l'aumône.
Mathieu Thomasà franceinfo
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.