"Gilets jaunes" : "Les élus doivent arrêter de souffler sur les braises et enfiler un gilet de sauvetage", selon Karl Olive
Karl Olive, maire LR de Poissy (Yvelines), a estimé, dimanche sur franceinfo, que le comportement des politiques devant le mouvement des "gilets jaunes" n'était pas le bon.
Acte 8 de la mobilisation des "gilets jaunes", samedi 5 janvier : 50 000 personnes ont manifesté dans plusieurs villes de France. Une journée qui s'est parfois terminée dans les violences, notamment à Paris, où 34 interpellations ont eu lieu. Dimanche matin sur franceinfo, Karl Olive, maire LR de Poissy (Yvelines) a réclamé "une réponse sécuritaire", "une réponse judiciaire" et "une réponse politique à ce que traverse le pays".
franceinfo : Comment réagissez-vous aux événements de samedi ?
Karl Olive : Il faut une unité nationale pour condamner l'inadmissible auquel on a assisté [samedi]. Les élus, les partis politiques, de gauche comme de droite, doivent arrêter de souffler sur les braises, et plutôt enfiler un gilet de sauvetage pour sauver la République en danger. Il n'y a pas de prix Goncourt dans la sémantique qu'on entend depuis plusieurs semaines. J'ai entendu Nicolas Dupont-Aignan parler de "qui sème le vent récolte la tempête". J'entends Mélenchon qui, au lieu de soutenir, stigmatise, jette de l'huile. Benjamin Griveaux, dans la forme de sa communication vendredi, est tout-à-fait contreproductif. Il y a un mois, c'était l'Arc de Triomphe, la semaine dernière l'orchestration et la mise en scène de l'arrestation et de la garde à vue d'un "gilet jaune" radicalisé qui se prenait pour Vidocq, l'empereur de Paris, ce week-end les policiers battus à terre, des mairies incendiées, un ministère assiégé.
On est la cinquième puissance militaire au monde et on n'est pas capables de régler ce problème ? Ça suffit ! On va aller jusqu'où ? La semaine prochaine, on va incendier l'Elysée ?
Karl Oliveà franceinfo
Quelle réponse peut-on apporter à ce mouvement ?
Il faut d'abord une réponse sécuritaire de l'État, sans états d'âme, ensuite une réponse judiciaire. C'est bien beau d'interpeller, c'est bien beau de mettre en garde à vue, mais si les personnes ressortent pour faire les mêmes fléaux une semaine après, ça ne sert à rien. Il faut surtout une réponse politique à ce que traverse le pays : les "gilets jaunes" sont toujours là, manifestent pacifiquement et veulent être entendus. Cela passe évidemment par une réponse sur le pouvoir d'achat, les petits salaires, les petites retraites.
Qui doit porter ce débat ?
Nous, la démocratie de proximité, on la pratique 365 jours par an. On nous demande d'agir sur le pouvoir d'achat et les petites retraites, ensuite les Français veulent pouvoir participer plus activement encore à la vie du pays. Troisièmement, la réduction massive des dépenses de l'État. Nous, on le voit dans nos collectivités : on doit rendre nos budgets en équilibre, contrairement à l'État. Ensuite l'aspect sécurité, et l'écologie. Le débat doit être piloté par celles et ceux qui sont en prise directe avec les administrés, c'est-à-dire les maires.
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