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"Gilets jaunes" : Reporters sans frontières et le Syndicat national des journalistes dénoncent des atteintes à la liberté d'informer

Deux reporters indépendants ont notamment été interpellés samedi et plusieurs journalistes ont été blessés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le journaliste indépendant Gaspard Glanz a été interpellé par la police le 20 avril 2019 à Paris. (SAMUEL BOIVIN / NURPHOTO / AFP)

"Il y a eu plusieurs interpellations de journalistes et d'autres incidents", déplore Vincent Lanier, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ). Ce dernier et Reporters sans frontières (RSF) ont dénoncé, dimanche 21 avril, des atteintes à la liberté d'informer après des incidents entre forces de l'ordre et journalistes samedi lors de la 23e journée de mobilisation des "gilets jaunes". Deux reporters indépendants, Gaspard Glanz et Alexis Kraland, ont notamment été interpellés et plusieurs journalistes ont été blessés.

"Les forces de l'ordre sont mobilisées chaque samedi pour empêcher les violences, assurer la sécurité des manifestants, mais aussi celle des journalistes, régulièrement – et ce samedi encore – prises à partie. Si des journalistes sont interpellés – ce qui peut arriver – ils ne le sont évidemment pas ès qualités mais en raison des infractions relevées", a indiqué dimanche le ministère de l'Intérieur.

"On a l'impression que certains sont ciblés"

Gaspard Glanz et Alexis Kraland ont été placés en garde à vue samedi, notamment pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations", selon le parquet de Paris. "On commence à se poser des questions : est-ce qu'il n'y a pas une volonté déterminée d'intimider notamment les photographes sur le terrain ? On a l'impression que certains sont ciblés", a dénoncé Vincent Lanier du SNJ.

On est sur une pente très dangereuse par rapport à la liberté d'informer, c'est la liberté de la presse qui est menacée.

Vincent Lanier, du SNJ

à l'AFP

"Le nombre d'incidents depuis le début du mouvement des 'gilets jaunes' qui visent autant des journalistes professionnels et non professionnels clairement identifiés 'Presse' au moment où ils sont en train de filmer ou photographier entrave le travail de la presse et limite de facto la captation d'images de ces événements qui sont par nature d'un intérêt crucial pour le public", a de son côté regretté Catherine Monnet, rédactrice en chef adjointe à RSF. "Les journalistes doivent pouvoir couvrir librement ces manifestations afin de pouvoir rapporter leur déroulement et les agissements des manifestants comme celui des forces de l'ordre", a-t-elle déclaré à l'AFP.

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