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“Gilets jaunes” : le mouvement "aura une incidence" sur l'hôtellerie mais elle sera "modérée"

Georges Panayotis, président fondateur des cabinets MKG Groupe et Hopitality ON, juge que les incidents en marge du mouvement des "gilets jaunes" ont des conséquences sur la fréquentation touristique à Paris principalement, mais beaucoup moins sur l'ensemble du territoire.

Article rédigé par franceinfo
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Manifestation des "gilets jaunes" sur les Champs-Élysées à Paris le 24 novembre 2018. (BENJAMIN ILLY / FRANCE-INFO)

Le mouvement des "gilets jaunes" "aura une incidence" sur le secteur de l'hôtellerie mais elle sera "modérée" estime Georges Panayotis, le président fondateur des cabinets MKG Groupe et Hopitality ON, spécialisés dans l’hôtellerie et le tourisme au niveau mondial, invité de franceinfo lundi 3 décembre. "Paris était sur une nette progression ces derniers temps, une reprise très forte de l'hôtellerie et le mois de décembre n’est pas le mois le plus fort ou le plus représentatif de l’activité", explique-t-il. Il juge également que les incidents en marge du mouvement des "gilets jaunes" ont principalement des conséquences sur la fréquentation touristique à Paris mais beaucoup moins sur l'ensemble du territoire.

franceinfo : Quand Bruno Le Maire évoque une baisse du chiffre d’affaires de 20 à 50%, ça veut dire que ça peut fragiliser durablement le secteur ?

Georges Panayotis : Nous avons à peu près la même chose sur les samedis à Paris avec une baisse de l'ordre de 20% du "revpar" [le revenue per available room, ou revenu par chambre]. Mais le mois de novembre était très positif et jusqu'à maintenant, la saison était bonne sur l’ensemble des hôtels. Je crois que ce mouvement, pour l'instant, n’impacte pas beaucoup l’hôtellerie. Il y a 17% d’hôtels qui ont dit avoir une baisse de réservations à venir pendant le mois de décembre. Mais ceci étant dit, Paris était sur une nette progression ces derniers temps, une reprise très forte de l'hôtellerie, et le mois de décembre n’est pas le mois le plus fort ou le plus représentatif de l’activité. Je pense qu’on aura une incidence mais qu’elle sera modérée.

Est-ce que c’est spécifique à Paris ou est-ce que ça touche l’ensemble du territoire ?

Le reste du territoire est moins touché. Paris est davantage concernée à cause de la clientèle internationale qui aujourd’hui se pose la question de savoir si elle viendra passer les fêtes de Noël ici. Tout de même, la France est un pays sécurisé. Il y a eu un événement très fort, mais nous avons montré par le passé que le gouvernement peut réagir rapidement et rétablir l’ordre, même quand il y avait des événements encore plus compliqués comme les attentats.

Craignez-vous que ça touche la clientèle étrangère ?

Non, je crois que la destination parisienne est une des meilleures et des plus fortes depuis des décennies donc il n’y a pas de problème sur ce point. On est dans un phénomène conjoncturel, il y a une crise mondiale aujourd’hui et je pense que les gens peuvent comprendre qu’il y a un ras-le-bol qui se manifeste à Paris. Vous avez aussi eu ce type de phénomène dans le passé, à l'époque de Thatcher en Angleterre par exemple. Vous avez les mêmes soucis en Grèce, en Espagne ou en Italie donc les gens savent très bien qu’il y a une mutation de l’économie avec des difficultés et qu’il faut résoudre à un moment ou un autre. Ce n’est pas spécifique à la France.

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