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"Gilets jaunes" : "Des pertes de chiffres d'affaires de 30 à 60%" pour les artisans

Bernard Stalter, vice-président de l’U2P (Union des entreprises de Proximité), appelle le gouvernement et les assureurs à éponger les pertes des commerçants. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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 Bernard Stalter, à Paris le 26 novembre 2018, après une réunion au ministère de l'Economie (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"Nous avons fait un tour tout le week-end et selon les territoires nous avons des pertes de chiffre d'affaires de 30 à 60%", a annoncé lundi 3 décembre sur franceinfo Bernard Stalter, vice-président de l’U2P (Union des entreprises de Proximité), alors que la crise des "gilets jaunes" entraîne des blocages et des manifestations dans tout le pays. "Aujourd'hui il est important qu'on laisse travailler les artisans. Nos artisans souffrent", a-t-il ajouté.

Bernard Stalter a appelé à "des mesures à court terme", comme une diminution "immédiate des cotisations sociales", après avoir été reçu par Bruno Le Maire au ministère de l'Economie.

franceinfo : vous avez été reçu ce lundi matin par Bruno Le Maire à Bercy. Qu'en est-il ressorti ?

Bernard Stalter : Aujourd'hui il est important qu'on laisse travailler les artisans. Nos artisans souffrent. On est dans la période des fêtes. Il [Bruno Le Maire] a pris un engagement pour qu'on puisse continuer à travailler au moins le week-end prochain. Il faut aussi pour nos artisans des mesures à court terme. Aujourd'hui il faut qu'on rembourse la TVA sur l'essence et pas que sur le diesel. Il faut qu'on diminue les cotisations sociales tout de suite parce que les entreprises sont à court. Ils ont une baisse de 60% de leur chiffre d'affaires sur les week-ends en ce moment. A moyen et long terme il faut un accompagnement des entreprises artisanales et une vraie politique d'aménagement du territoire. Je crois que la mesure pour donner du pouvoir d'achat, c'est de défiscaliser les heures supplémentaires beaucoup plus tôt qu'au mois d'octobre.

Que vous a répondu le ministre de l'Economie ?

Il a dit qu'il allait voir cela avec le président de la République et le Premier ministre. Aujourd'hui il faut des mesures urgentes et faire comme dans le monde agricole, c’est-à-dire détaxer l'essence pour nos artisans. Il est important de baisser et de diminuer les charges sociales. Notre pays ne peut pas revivre ce qu'il a vécu. Les artisans sont victimes d'une double peine, parce qu'ils subissent cette augmentation des prix des carburants et qu'en plus ils sont bloqués et ne peuvent pas travailler. 

Avez-vous chiffré les pertes pour les entreprises de proximité que vous représentez ?

Selon les territoires nous avons des pertes de chiffres d'affaires de 30 à 60%. Je pense aussi aux territoires ruraux où les gens sont bloqués à chaque rond-point et ne sortent plus. La confiance n'est pas là, dans un moment où nos entreprises artisanales des métiers de bouche font 20% de leur chiffre d'affaires annuel. Noël doit être un moment de fête et là on est en train de crisper tout le monde. Ce matin les assureurs étaient autour de la table [à Bercy]. Je ne pense pas qu'ils soient pleinement engagés. Il faut voir si ces artisans sont assurés sur la perte. D'après les assurances ce n'est pas le cas, parce que ce n'est pas un sinistre. On doit voir avec le ministre pour savoir comment compenser les pertes de chiffres d'affaires, par des assurances ou des baisses de charges sociales.

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