Bugs des nouveaux Vélib' : les usagers ont l'impression de "ne pas être pris au sérieux"
Près de trois mois après le lancement des nouveaux vélos parisiens en libre service par Smovengo, très peu de stations sont en état de marche. Chez les usagers, la colère monte.
Lancé en grande pompe à Paris le 25 octobre 2017, le nouveau Vélib' de Smovengo ne satisfait pas franchement les usagers. L'installation de ces vélos en libre-service, après la perte du marché par J.C. Decaux, tourne même à la catastrophe.
Le nouvel exploitant doit mettre en place quelques 25 000 vélos dans la capitale et la petite couronne, mais rien ne semble fonctionner correctement et très peu de stations sont en état de marche. Furieuse, la mairie de Paris n'exclut pas des pénalités financières.
Simon Labouret cherche un Vélib' dans le 13e arrondissement de Paris. Le porte-parole de Paris en selle, "l’association vélo de tous ceux qui veulent rendre Paris plus respirable", se plante devant une station où six vélos semblent disponibles, sur les 34 places prévues à cet effet : quatre manuels (vert) et trois électriques (bleu turquoise).
Il jette son dévolu sur un Vélib' électrique, sauf qu'un drôle de message s'affiche sur l'écran de la machine : "Une sorte de panneau sens interdit, décrit le jeune homme. Donc je crois que je ne peux pas utiliser ce Vélib' électrique. On va essayer les deux autres." Direction le deuxième vélo bleu, mais "lui n'a plus de batterie, donc on ne peut pas l'utiliser", conclut-il. Et le troisième : "Ça ne marche pas non plus."
75 stations opérationnelles
Flop total pour ce militant qui finit par résoudre son problème, mais qui peste contre ces bugs à répétition. Ajoutez à cela, une application qui plante régulièrement, un service client débordé et surtout trop peu de Velib' disponibles. Sur les 1 400 stations, Smovengo avait d'abord promis que 600 seraient opérationnelles au 1er janvier. L'objectif avait ensuite été ramené à 300, mais jeudi le site Vélib' Métropole, n'en annonçait que 75.
C'est une vraie déception de la part des usagers qui n'ont pas l'impression d'être pris au sérieux.
Simon Labouret, porte-parole de l'association Paris en sellefranceinfo
Simon Labouret assure qu'aujourd'hui "on peut faire presque deux kilomètres pour trouver une station". Selon lui, ce système "est plus en test qu'autre chose et, ce qui est regrettable, c'est qu'on demande quand même aux gens de payer." En effet, les tarifs ont augmenté par rapport à la période J.C. Decaux. Pour un forfait annuel classique, comptez plus de 37 euros contre 29 euros auparavant. Et ce ne sont pas les trois heures offertes qui vont calmer Simon.
"Mise en place classique" répond Smovengo
En face, la société Smovengo répond qu'elle fait de son mieux. Son directeur général, Jorge Azevedo, reconnaît qu'il y a des problèmes mais il estime que c'est normal : "On est dans une mise en place classique d'un système complexe", se justifie-t-il. Quant aux bugs, "on les prend en compte, on les corrige et on réactualise immédiatement le système". Jorge Azevedo assure que ce dispositif n'est pas trop complexe pour sa société et promet que les 1 400 stations seront prêtes et en état de marche au printemps.
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