Après les pertes de PSA, le bénéfice en baisse de Renault
Renault résiste bien mieux que PSA à la crise qui frappe le marché
automobile, surtout en Europe avec un bénéfice net qui s'établit à 1,77 milliard d'euros. Bénéfice donc, mais en baisse de plus de 15% par rapport à 2011.
Si la marque au losange se porte mieux que PSA, c'est notamment parce qu'elle
dépend moins du vieux continent alors que PSA y vend encore près de 70 % de ses véhicules, Renault peut se
vanter d'écouler désormais une voiture sur deux hors d'Europe. Pour le PDG du constructeur, Carlos Ghosn, qui s'exprimait jeudi matin au cours d'une conférence avec les analystes financiers :
"Renault a réussi à produire des résultats tout à fait décents dans un environnement très difficile."
La marque au losange peut aussi s'appuyer sur son puissant allié japonais,
Nissan. Mais il est certain que la direction de Renault ne va pas se satisfaire de ces
chiffres car le bénéfice est en net recul, tout comme le résultat d'exploitation et le chiffre d'affaires.
Pour se remettre d'applomb, le constructeur compte sur 15 nouveaux modèles en 2013, dont le nouvel Espace , qui sera fabriquée en France, affirme Carlos Ghosn.
Baisse de salaire de 30 % pour Ghosn
Ces chiffres en baisse permettront
sans doute au groupe de remettre en avant la nécessité de faire des économies, et
notamment de mener à bien ses projets de restructuration en France.
La direction
espérait aboutir à un accord cette semaine avec les syndicats concernant la
flexibilité ; le texte prévoit la suppression de 7.500 postes, le gel des
salaires et l'augmentation du temps de travail en échange du maintien de toutes
les usines en France. Dans le texte initial était aussi prévue une mobilité
obligatoire pour les ouvriers, mais le groupe a lâché sur ce point.
Et Carlos Ghosn a fait dès mercredi soir une nouvelle concession. Cela faisait des
semaines que les syndicats comme le gouvernement français d'ailleurs lui
demandaient de faire un geste sur sa rémunération annuelle, qui s'élève à 13 millions
d'euros (dont l'immense majorité liée à ses fonctions chez Nissan), un chiffre qu'il refuse toutefois de confirmer. Le patron de Renault-Nissan a décidé de reporter de quatre ans une partie de la part variable (30 %) de son
salaire à fin 2016, mais en cas d'accord seulement. Le patron de Renault l'affirme : "j'ai bon espoir que nous puissions signer prochainement un accord qui aura pour conséquence l'accroissement de la charge de nos usines en France" . En 2011, cette part variable était de 1,59 million d'euros et la part fixe de 1,23 million.
Cette annonce, symbolique, est jugée comme "une provocation" par Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière. Sur RFI, il a estimé ce matin que cet effort n'allait "pas le perturber fortement sur l'ensemble de ses gains" .
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a estimé de son côté que le geste n'était "pas suffisant" .
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