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"Tout est annulé" : à Rungis, les commerçants s'inquiètent du manque de commandes pour les fêtes de fin d'année

Les grossistes à Rungis suivent de près l’évolution de l'épidémie de Covid-19. À quinze jours de Noël, les incertitudes sont nombreuses avec notamment des annulations qui s'enchaînent pour les professionnels. Le marché de gros navigue à vue.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Illustration du marché de Rungis, au sud de Paris. (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

Il est 5 heures du matin à Rungis en ce début du mois de décembre, Sylvain Giraud choisit des volailles qu'il vendra tout à l'heure sur le marché de Pantin comme d'habitude. Mais il ne choisit rien pour Noël, il n'y a toujours pas de commandes. "J'attends et on verra au dernier moment, explique-t-il. Nos clients nous disent beaucoup qu'ils ne seront pas là mais en famille. Il ne faut pas se leurrer, les gens vont partir énormément." C'est l'expérience qui parle quand le 25 décembre tombe un samedi.

Des cahiers de commandes vides

Autre incertitude, la pandémie de Covid-19 qui est toujours présente en France. "Effectivement, c'est une année compliquée, déplore Patrice Marna, directeur adjoint d'Avigros, l'un des poids lourds du pavillon Volailles. On pense qu'il y aura beaucoup de volailles élaborées, comme les rôtis déjà farcis ou de chapons. Donc, nous avons plein de recettes au foie gras, aux figues ou aux mangues. Ce sont des produits qui vont typiquement plaire pour les fêtes parce que ce sont des petits volumes pour trois, quatre ou cinq personnes."

La situation est encore plus compliquée pour Florence Hardi et ses produits gastronomiques. La patronne de Maison Médelys fournit les restaurateurs et surtout les traiteurs pour leurs réceptions en décembre : "Tout est annulé. Toutes les manifestations à partir du 10 ou 15 décembre sont annulées. Tous les cahiers de commandes de nos clients sont vides. C'est une perte de chiffre d'affaires d'au moins 15 % sur le mois le plus important de l'année. En plus, on a la marchandise sur les bras."

Des prix en hausse

Cerise sur le gâteau, les arrivages les plus lointains sont poussifs. "Tous les produits sont là, mais avec des petits problèmes d’approvisionnement parce qu'il y a des conteneurs qui ont du mal à arriver pour certains produits", explique Philippe Stisi de la direction de Rungis. Les produits qui arrivent surgelés comme les crevettes seront un petit peu moins courants, souligne-t-il : "Il faudra peut-être s'y prendre un petit peu plus tôt cette année pour commencer ses courses de produits frais."

La conséquence pour les consommateurs sera sans doute une table de fête un peu plus chère. "Le prix des matières premières a augmenté, indique Véronique Gillardeau à la tête de la Maison Blanc, poissons et coquillages. Le transport a augmenté aussi. Tout ce qui est caisse en bois pour les huîtres, par exemple, a augmenté." Cela n'empêche pas les affaires, Rungis va terminer l'année sur une période de croissance.

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