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"Une mauvaise connaissance de son bateau engendre forcément une panne" : les interventions des sauveteurs de la SNSM se multiplient cet été

Après deux étés marqué par le Covid, les sauvetages de bateaux de vacanciers pas toujours bien préparés se multiplient dans les Bouches-du-Rhône. Un phénomène accentué par la location de particulier à particulier.

Article rédigé par franceinfo - Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Après deux étés marqués par le Covid, les plaisanciers sont nombreux et s'agglutinent près des côtes. (SNSM MARSEILLE)

Comme chaque jour ou presque, Christian a pris son bateau pour aller pêcher. Mais au retour au port de Carro près de Martigues (Bouches-du-Rhône), il a sa mine des mauvais jours. "La mer, belle hein mais pas trop de poissons", se désole le Marseillais. Pas grand chose sous l'eau, donc. En revanche, à la surface, "énormément de bateaux. Vu que c'est les vacances ici, justement moi j'évite ces gens", explique-t-il. Pour lui, la meilleure période pour naviguer, "ce serait plutôt septembre-octobre. Pour le poisson c'est mieux", lâche-t-il en souriant. 

De nombreuses pannes et remorquages

Ciel bleu, grand soleil et fortes chaleurs : des conditions météo qui donnent envie de prendre le large. Sur le littoral méditerranéen, de nombreux plaisanciers sillonnent actuellement les côtes. Et la plupart des embarcations s'agglutinent proche des côtes pour ne pas trop consommer en carburant. "Le prix des carburants a des conséquences", affirme Jean-Michel Roque, vice-président de la station des sauveteurs SNSM. "Le public a tendance à rester près des côtes, donc c'est un mal pour un bien. Nous, on ne va pas aller chercher trop, trop loin", plaisante-t-il.  

Sauf que cette année, après deux étés marqués par le Covid, les pannes et les avaries sont nombreuses et les opérations de remorquage aussi. "Je viens de faire la liste et là on a une dizaine d'interventions. Les dernières, c'est vraiment avarie moteur, panne d'essence, feux électriques". Pour le sauveteur, il s'agit d'un "effet Covid". "Les gens sont restés confinés pendant deux ans, puis se souviennent qu'ils ont soit un paddle, soit un cousin, un oncle qui a un petit bateau moteur semi-rigide". Et le manque d'entretien et une mauvaise connaissance de son bateau engendrent "forcément" une panne, selon Jean-Michel Roque.

Des risques amplifiés par la location de particulier à particulier 

Ce risque est également important pour les locations de particulier à particulier, un marché en pleine expansion. "C'est vrai que quand on loue un bateau de particulier à particulier, on connaît forcément moins bien son embarcation. Donc c'est susceptible d'engendrer des soucis en mer et des pannes et des accidents."

Le sauveteur affirme voir parfois des "trapanelles" ou des "pitalugues", des expressions marseillaises pour parler des bateaux mal entretenus. Le conseil du profesionnel de la mer : "faire affaire avec des sociétés qui ont pignon sur rue, qui sont inscrites, dont c'est le cœur d'activité". Et qui limitent donc le risque d'une mauvaise surprise une fois en mer.

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