"La croissance française est bonne à prendre mais elle n'est ni stable ni durable"
"On pourra vraiment parler de reprise économique quand les investissements repartiront de façon considérable", souligne Eric Heyer, économiste à l'OFCE.
La France sort de la récession. Grâce à un rebond d'une ampleur inattendue de son produit intérieur brut de 0,5%, annoncé mercredi 14 août par l'Insee, elle enregistre son chiffre de croissance le plus important depuis le premier trimestre 2011. Pour mesurer l'importance de cette éclaircie économique, francetv info a interrogé Eric Heyer, directeur adjoint au Département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques. Il redoute un faible impact sur le front de l'emploi.
Francetv info : Comment faut-il accueillir ces chiffres ?
Eric Heyer : Il faut s'en féliciter. C'est une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui visiblement ne s'y attendait pas. Cela compense les deux derniers trimestres, qui étaient négatifs, et on est bien parti pour que le budget de cette année, voté à 0,1%, soit respecté. Attention toutefois, car ces chiffres sont provisoires et peuvent être révisés par l'Insee, à la hausse comme à la baisse. Les grosses révisions interviennent un an après les premiers chiffres, au moment des comptes annuels, et des modifications pourront encore être apportées jusqu'à un an et demi après ces comptes.
Les bons chiffres de la croissance peuvent-ils générer des emplois ?
Les chiffres de l'emploi, également publiés ce mercredi, sont négatifs, confirmant que les entreprises sont en sureffectif abondant. Dans un premier temps, la croissance n'ira pas tant dans l'embauche que dans une diminution des réductions d'effectifs. De toute façon, on sait que le décalage entre la croissance et le marché du travail est de l'ordre de trois trimestres. Donc, s'il doit y avoir des bonnes nouvelles sur le marché du travail, elles n'arriveront qu'au début de l'année prochaine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.