Téléphonie mobile : la voie libre à Free pour la 4e licence
Ce retrait, qui suit ceux des groupes Kertel, Orascom et Bolloré, survient une semaine exactement avant la fin de l’appel à candidatures qui doit déboucher sur l’attribution d’une licence mobile à un quatrième opérateur en France - le "gendarme des télécoms" rendra sa décision avant fin mai 2010.
Après "plus de cinq mois d’études approfondies", Virgin Mobile et Numericable auraient buté sur la difficulté à installer des antennes, alors qu’il reste peu de place à côté des trois réseaux historiques, et que les riverains, inquiets pour leur santé, multiplient les recours en justice. Toutes ces contraintes hypothèquent la rentabilité de l’opération pour tout nouvel entrant. Ce sont ces mêmes raisons qui auraient rebuté, un peu plus tôt, Orascom et Bolloré.
Et puis il y a les trois opérateurs historiques – Orange, SFR et surtout Bouygues – qui font et feront tout pour ne pas avoir à partager leur gâteau. A rogner sur leurs marges. Comme Free les y a déjà contraints sur l'internet à haut débit.
_ "Je ne me suis pas payé un château pour voir un romanichel venir squatter la pelouse", aurait lancé Martin Bouygues au sujet de Xavier Niel, le patron de Free, parti de rien et à la tête aujourd’hui d’une société florissante.
Diviser les prix par deux
Car, les derniers concurrents écartés, la voie est libre pour Free, opérateur historique du téléphone gratuit. Et sur le mobile aussi, Free semble bien décidé à faire bouger les lignes, "libérer les usages", explique Xavier Niel, alors qu’aujourd’hui un certain nombre d’entre eux comme les forums de discussion sont interdits aux opérateurs de mobile. Mais surtout, le trublion PDG de Free promet de diviser par deux la facture de mobile d’un foyer.
Face à la révolution (des prix) que promet Free, la "bande des trois" – déjà condamnée à une amende record pour entente illicite sur les prix – fera tout pour lui barrer la route. Bouygues Telecom, SFR et Orange multiplient les recours devant le Conseil d’Etat et la Commission européenne.
Et puis, avant de faire sa révolution, Free devra déjà se construire un réseau - un investissement estimé à un milliard d'euros, régler l’addition – 240 millions d’euros, le prix fixé par le gouvernement pour la quatrième licence – et convaincre des clients déjà abonnés ailleurs, et donc difficiles à déloger.
Gilles Halais, avec agences
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