Numericable et son patron dans le viseur du fisc
Engagé dans des négociations exclusives pour racheter SFR, le câblo-opérateur doit plus de 36 millions d'euros à l'administration fiscale.
Face à la volonté de Numericable, via sa maison-mère Altice, de racheter SFR, Arnaud Montebourg avait déjà indiqué que l'administration fiscale avait "des questions à poser" à Patrick Drahi, le patron d'Altice. D'après L'Express daté du mercredi 19 mars, cette menace est déjà une réalité puisque Numericable a fait l'objet d'un contrôle fiscal. Le fisc réclame ainsi 36,3 millions d'euros au câblo-opérateur. Une somme recouvrant un montant de TVA impayé entre 2006 et 2010 et des charges de prestations de services contestées.
Selon l'hebdomadaire, l'administration aurait notifié cette demande le 17 février, soit avant que l'offre de rachat de SFR par Numericable ne soit officiellement formulée, mais après que les premiers contacts avec Vivendi aient été tissés, comme l'explique Le Figaro. "Cela témoigne en tout cas, et si certains en doutaient encore, de ce que Numericable est bien une entreprise française, qui paie ses impôts en France, et peut à ce titre avoir des discussions avec l'administration fiscale", a réagi Numericable avec ironie.
Penchant plutôt pour Bouygues dans le duel pour le rachat de SFR, Arnaud Montebourg avait en effet reproché à Altice d'être "une société luxembourgeoise, cotée à la Bourse d'Amsterdam".
Bercy entre en action contre Patrick Drahi
Le ministre du Redressement productif avait également pointé du doigt la "participation personnelle" de Patrick Drahi placée à Guernesey, un paradis fiscal britannique, reprochant également au patron d'Altice d'être résident suisse. Là encore, l'administration serait entrée en action puisque, d'après BFMTV, Bercy aurait ouvert une enquête sur la situation fiscale du PDG, notamment autour de la question de son lieu de résidence.
Face aux critiques sur sa domiciliation fiscale, Patrick Drahi avait déjà réagi lundi : "Le nouveau groupe Numericable-SFR restera domicilié à Paris et coté à la Bourse de Paris." "Je vais déjà investir 3 milliards d'euros en France, c'est un rapatriement massif, avait rétorqué l'homme d'affaires lors d'une conférence de presse. Si tous les investisseurs qui investissent en France rapatrient leurs capitaux en France, je fais pareil qu'eux, demain matin."
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