Cet article date de plus de deux ans.

Hausse du point d'indice des fonctionnaires : "Il était temps !", affirme la secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques

Selon Mylène Jacquot, "cela fait des mois que la CFDT le dit au gouvernement !"

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Mylène Jacquot lors d'une manifestation à Paris. (MICHEL STOUPAK / NURPHOTO)

"Il était temps, cela fait des mois que la CFDT le dit au gouvernement !" a déclaré Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, invitée sur franceinfo ce 14 mars alors que le gouvernement annonce une hausse du point d'indice des fonctionnaires. Mylène Jacquot admet un certain soulagement : "Ouf ça y est, le tabou est tombé : l'ensemble des agents publics subissent l'inflation ! Et à un moment, il faut tenir compte de cette réalité et se dire que la seule mesure qui permet de compenser ces difficultés, c'est une hausse de la valeur du point". Elle ajoute néanmoins : "C'est une nouvelle attendue, c'est sûr, de là à ce que ça devienne une bonne nouvelle, il manque encore un certain nombre d'éléments d'information."

franceinfo : A combien doit s'élever selon vous cette revalorisation du point d'incide des agents publics ?

Mylène Jacquot : Il est difficile de dire comme ça aujourd'hui de combien doit être cette mesure. Ce qui est sûr, c'est qu'elle devra être assez forte. Ce que nous regarderons côté CFDT c'est comment elle va s'articuler avec éventuellement d'autres mesures ou alors s'il n'y aura que celle-là. Tout cela entrera en ligne de compte : est-ce qu'il y aura des mesures générales type prime inflation ? Est-ce qu'il y aura la négociation qu'on appelle de nos voeux sur l'ensemble des rémunérations ? Parce que la rémunération des agents publics ne se réduit pas à la valeur du point. Quel sera le calendrier, quelle sera la hauteur de cette hausse ? Tout ça sera à regarder. Nous ce qu'on demande au gouvernement, c'est que les arbitrages ne se passent pas uniquement à Matignon mais que toutes ces discussions s'inscrivent bien dans le cadre du dialogue social. Je pense que des échanges, aujourd'hui ou très prochainement en tout cas, sont indispensables sur ces sujets-là.

Est-ce que vous avez estimé la perte de pouvoir d'achat des agents publics depis le gel du point d'indice en 2017 ?

Il n'est pas possible de vous dire aujourd'hui à combien se chiffrerait une perte de pouvoir d'achat pour les agents publics. Ce qui est sûr c'est qu'il y a une perte d'attractivité de la fonction publique. mais les uns et les autres ne vont pas perdre la même somme. Certains agents ont heureusement bénéficié de mesures catégorielles non négligeables, comme par exemple le Ségur de la santé, le Beauveau de la sécurité, il y a eu des mesures moins importantes mais réelles sur l'Education Nationale. Mais les agents n'ont pas bénéficié de mesures générales depuis très longtemps. Il y a des pertes de pouvoir d'achat mesurées par l'Insee mais qui en moyenne sont relativement faibles. Mais 'en moyenne' ça ne veut rien dire, il y a des agents qui perdent réellement du pouvoir d'achat comme avance l'inflation.

Est-ce que la guerre en Ukraine ou bien le premier tour de l'élection présidentielle dans moins d'un mois ont pu être des facteurs déclenchants de cette décision du gouvernement ?

Ça fait des mois que la CFDT porte cette revendication d'une hausse de la valeur du point. Pas seulement celle-là, mais aussi celle-là. Je me refuse à penser que la situation en Ukraine est le seul déclencheur, et je crains que la situation n'ait pas grand chose à voir avec le calendrier électoral français. Je me refuse à entrer dans ce diagnostic-là. Les questions d'inflation se sont posées bien avant : en 2021, on a une inflation qui a plus de 3%. Le sujet était déjà sur la table, la question des prix de l'énergie aussi, la crise Covid a eu un impact sur les matières premières, la guerre en Ukraine aussi mais surtout les hydrocarbures et les énergies fossiles. Tout ça coïncide avec le calendrier électoral mais je ne vais pas faire des liens de cause à effet là où il n'y a pas lieu d'en faire. Là, il y a un accélérateur qui fait que plus personne ne peut se voiler la face et qu'on ne peut plus se cacher derrière son petit doigt. Donc oui, cette mesure était attendue, maintenant il nous manque encore des éléments pour dire que c'est vraiment une bonne nouvelle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.