Fralib : les salariés devenus patrons
Vue de l’extérieur, l’usine n’a pas changé. Même locaux, même grille d’entrée. Pourtant, 10 ans ont passé depuis la lutte des FRALIB pour sauver leur entreprise menacer de délocalisation par le groupe Unilever. Désormais, c’est Olivier Leberquier, l’ancien délégué CGT, qui pilote Scop-ti, la coopérative créée après la fermeture de FRALIB. Toujours fabricants de thés et d’infusions mais d’origine française ou bio. Des produits vendus désormais sous la marque 1336. "1336, pour nous c’est un chiffre très symbolique puisque c’est le nombre de jours de lutte qu’ils nous a fallu pour conserver nos emplois", raconte Olivier Leberquier.
"On est repartis complètement à zéro"
Trois ans et demi de grèves, de manifestations, de procédure, et Unilevers a fini par céder les machines pour 1 euro symbolique, mais pas la marque Eléphant. "On est repartis complètement à zéro. Aucun cadre n’a suivi", continue l’ancien délégué CGT. Sur les 42 employés restants, chacun a pris ses responsabilités. Rim était opératrice sur machine, la voilà désormais assistante comptable. "Je n’étais pas du tout comptable, je n’aimais pas trop les chiffres. Ce qui est beau dans notre politique, c’est que cela a révélé beaucoup de personnes. Ça vous exhorte à aller plus loin, à dépasser vos limites. C’est ça qui est aujourd’hui en place à Scop-ti", explique-t-elle. Chaque année, Scop-ti augmente un peu plus son chiffre d’affaires et réduit son déficit mais après 5 ans d’existence et une pandémie mondiale, l’entreprise lutte encore pour exister.
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