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Fichages illégaux chez Force ouvrière : l'ancien secrétaire général du syndicat devant le tribunal correctionnel de Paris

Cette affaire de "fichage des cadres de FO" a fait grand bruit en 2018. Deux autres anciens dirigeants du syndicats comparaissent aujourd'hui aux côtés de Pascal Pavageau, qui a démissionné en octobre 2018, soit quelques mois après son élection comme secrétaire général du syndicat.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Illustration du siège principal du syndicat Force Ouvrière, à Paris. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

"Ordure", "homo", "mafieux", "complètement dingue", ou encore "trop intelligent pour entrer au bureau confédéral"... L'affaire a éclaté dans Le Canard enchaîné en octobre 2018 : l'hebdomadaire publie dans ses colonnes un document interne de Force ouvrière, regorgeant de commentaires injurieux sur des cadres de syndicats, ou de remarques sur leur orientation sexuelle.

>> Des cadres de FO fichés dans des documents internes, selon "Le Canard enchaîné"

Autant d'adjectifs, accolés aux noms de 127 responsables de FO, qui ont coûté sa place au secrétaire général de l'époque à peine élu. Cinq ans plus tard, Pascal Pavageau et deux autres anciens dirigeants du syndicat comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris mercredi 13 septembre.

Aucune plainte individuelle déposée

Après avoir crié au complot interne dans un premier temps, l'ancien secrétaire général du syndicat avait finalement reconnu ses torts, un an plus tard sur franceinfo

"C'est une erreur absolue, j'ai blessé du monde. J'ai nui à l'image d'une organisation pour laquelle, depuis 28 ans, je m'engageais à essayer de redorer l'image. Donc c'est une connerie sans nom, excusez-moi d'être trivial."

Pascal Pavageau, ancien secrétaire général du syndicat

à franceinfo

Depuis, personne au sein de FO, ne souhaite évoquer publiquement l'affaire. Aucune plainte individuelle n'a été déposée à l'encontre des anciens dirigeants, pas même par ceux dont les noms figuraient dans le fichier. La confédération FO, elle, a déposé plainte. Elle demande 1 euro de dommages et intérêts. "C'est loin en temps, mais pas en émotion", résume anonymement un cadre de l'organisation. Pour ce syndicaliste anonymisé, "l'affaire n'est pas un tabou au sein la direction actuelle", qui "attend juste que les choses soient soldées".

Il estime toutefois, avec le recul, que l'organisation "a bien réagi", et "qu'elle a su notamment mettre en place, depuis, des procédures plus collectives". "Au fond, conclut-il, on en est finalement sorti plus que renforcés". 

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