CFDT : "Ce n'est pas une démission" et "ça n'affaiblit pas l'intersyndicale", se justifie Laurent Berger
Au lendemain de l'annonce dans le journal Le Monde de son départ de la CFDT, Laurent Berger se justifie jeudi 20 avril sur France Inter, assurant qu'il ne s'agit pas "d'une démission". Arrivé à la tête du syndicat en 2012, Laurent Berger explique que son départ relève d'un "choix" en lien avec ses "principes personnels" : "Lorsqu'on a fait à plus de dix ans dans une responsabilité, particulièrement celle de secrétaire général, il faut savoir passer la main, parce qu'on est de passage", précise-t-il. Il sera remplacé par Marylise Léon, l'actuelle numéro deux de la CFDT.
"Je ne pars pas fâché, lassé ou parce que je n'en peux plus de certains interlocuteurs", soutient le futur ex-leader de la CFDT. Il admet que ces dix dernières années ont pu être "éprouvantes", mais qu'il n'en "avait pas ras-le-bol" non plus. "Je pars parce que ce sont les échéances internes d'une organisation collective", ajoute-t-il.
"Passage de témoin le 21 juin"
Laurent Berger reconnaît que cette décision puisse "paraître anachronique dans cette période", en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Il soutient justement que sa décision "n'affaiblit pas l'Intersyndicale", ni même son syndicat. "Il n'y a aucun rapport avec ce qui vient de se passer, c'est juste la vie démocratique normale d'une organisation syndicale", assure-t-il. Le secrétaire général de la CFDT soutient que son départ devait être initialement acté "en juin 2022" mais qu'il est "resté parce qu'il y avait un risque politique". L'annonce de son départ avait donc été reportée au 15 mars dernier, "mais ce n'était pas le moment". Il a finalement choisi d'annoncer son départ jeudi "parce que c'était notre dernier bureau national avant le 21 juin", date retenue pour "passer le témoin dans un moment festif et convivial" avec les militants.
Le secrétaire général de la CFDT considère que "les conditions sont réunies" actuellement justement pour passer le relais à Marylise Léon. Il fait d'ailleurs l'éloge de sa successeure, décrivant une "militante hors pair avec beaucoup de belles valeurs". "Elle a beaucoup d'expérience, elle est humainement remarquable dans la relation aux autres, elle est aguerrie", se réjouit Laurent Berger.
En attendant de réellement quitter ses fonctions le 21 juin, Laurent Berger promet d'avoir "la même détermination, la même franchise, la même implication sur tous les sujets, y compris celui des retraites". Laurent Berger assure qu'après son départ, il restera "militant de la justice sociale, de la transition juste et un militant européen". Il ne précise pas dans quel cadre il mènera cet engagement, mais il refuse catégoriquement de se tourner vers le monde politique. "C'est non à toute entrée en politique", martèle-t-il.
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