Réduction de la durée des soldes : "Les ventes privées sont des pré-soldes, il ne faut pas se mentir"
La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances propose de réduire la durée des soldes de 6 à 4 semaines pour leur redonner l’attrait perdu à cause de leurs concurrentes, les ventes privées.
Entre ventes privées et "black friday", les soldes ont commencé depuis belle lurette : aussi, Delphine Gény-Stéphann, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances a proposé mardi 9 janvier sur France Bleu Orléans de réduire la durée des soldes dès le mois de janvier prochain : elles passeraient ainsi de six à quatre semaines. Plus visibles, plus concentrées, ces dernières passeraient ainsi d’une durée de six semaines à quatre semaines, au même moment pour tout le territoire, pour répondre aux demandes des professionnels et concurrencer les ventes privées. Charge aux professionnels de trancher sur la date...
De deux semaines, à deux mois
Si les soldes d’hiver ont effectivement débuté officiellement mercredi, personne n’est dupe : il y a plusieurs jours, de nombreux clients ont déjà afflué pour les ventes privées. "Les ventes privées sont des pré-soldes, il ne faut pas se mentir, explique Véronique, directrice d’un magasin TBS à Paris, qui vend des vêtements et des chaussures. Au lieu de durer deux semaines, cela dure maintenant deux mois. Les années passées, ces ventes étaient ouvertes à tout le monde. Là, nous avons eu des recommandations, à cause des fraudes : nous réservons ces ventes exclusivement aux clients enregistrés dans le fichier avant le 26 décembre."
Le principe a été adopté il y a seulement un an chez Auchan et, à en croire le responsable du secteur textile, Jean-Michel Favier, le succès est au rendez-vous. "Depuis quelques années, les soldes baissent en termes de volume après les premiers jours, qui sont les plus forts, indique Jean-Michel Favier. Il y a ensuite un report qui est fait, et grâce à cela, on peut faire une progression à deux chiffres sur chaque saison, en termes de chiffre d’affaires."
Des deuxièmes démarques dès la première semaine
Les clients qui arrivent au moment des soldes traditionnels ne seront pas pour autant lésés : "Avec ce phénomène de ventes privées, nous avons des deuxièmes et des troisièmes démarques dès la première semaine, explique Agnès Crozet, de l’observatoire Société et Consommation. Aussi, si les commerçants veulent s’y retrouver, il faut bien qu’ils fassent un prix de départ qui soit plus important pour pouvoir continuer à réaliser des bénéfices malgré la décote." Finalement, avec à peine 200 euros le budget "soldes" des Français pourrait être en légère baisse. Sauf pour les 28 millions de e-consommateurs, qui pourraient, eux, dépenser plus de 215 euros, une première pour internet.
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