: Vidéo Retraites : "La partie est perdue pour le gouvernement, quel que soit le résultat", estime un délégué syndical Sud Rail
Selon Fabien Villedieu, délégué syndical Sud Rail, conducteur sur la ligne D du RER, au 51e jour du mouvement entamé le 5 décembre contre la réforme des retraites, le gouvernement "n'a pas réussi à convaincre l'opinion publique".
"La partie est perdue pour le gouvernement, quel que soit le résultat de cette loi, parce qu'on a une mobilisation qui est extraordinaire", estime vendredi 24 janvier sur franceinfo Fabien Villedieu, délégué syndical Sud Rail, conducteur sur la ligne D du RER, au 51e jour du mouvement entamé le 5 décembre contre la réforme des retraites. Selon lui, le gouvernement "n'a pas réussi à convaincre l'opinion publique". Fabien Villedieu se dit également prêt à continuer la grève mais "sous des formes différentes".
franceinfo : Le projet de loi, présenté ce vendredi en Conseil des ministres, prévoit bien une bascule vers un système universel par points pour les Français nés à partir de 1975. La partie est-elle perdue, pour vous ?
Fabien Villedieu : La partie est perdue pour le gouvernement, quel que soit le résultat de cette loi, parce qu'on a une mobilisation qui est extraordinaire. On n'a jamais eu, historiquement, une mobilisation aussi forte. Moi, je suis en grève depuis 51 jours, je vais avoir sûrement deux mois de perte de salaire, donc il faudrait que le gouvernement comprenne pourquoi les gens sont aussi déterminés et aussi attachés à leur système de retraite. Il n'a pas réussi à convaincre l'opinion publique. L'opinion publique ne veut pas, dans la grande majorité, de ce système de retraite par points. Si vous me posez la question "Est-ce que vous voulez que le mouvement s'arrête ?", je vous répondrais clairement oui. Je perds 51 jours de salaire. Par contre, je veux qu'on gagne.
Vous êtes donc prêt à repartir en grève pendant 51 journées supplémentaires ?
On partira en grève peut-être sous des formes différentes. Tout le monde aura compris qu'on était passés, en tout cas à la SNCF, d'une grève reconductible à des temps forts. Aujourd'hui, les conducteurs de mon dépôt sont en grève à 81%, donc il y a une détermination, il y a une énergie qui nous dépasse. Pourquoi elle nous dépasse ? Parce qu'on doit notre système de retraite à nos anciens. Ce système de retraite, qui peut avoir ses défauts, est le meilleur système de retraite au monde. Et moi, si j'ai un but dans ma vie, c'est de retransmettre ce système-là aux générations futures et à ma propre fille. Je ne veux pas que mes propres enfants soient obligés d'avoir un système de retraite via des fonds de pension. On nous dit que ce n'est pas la "retraite par capitalisation" que c'est de la "paranoïa". Mais l'article 64 du projet de loi, je vous le donne en mille, il ne parle que d'une chose : la retraite par capitalisation.
Le Premier ministre a annoncé hier que la "conférence de financement" serait lancée le 30 janvier prochain. À quoi peut-elle servir, selon vous ?
Je ne sais pas exactement à quoi elle va servir. Le gouvernement demande aux syndicats qui sont contre le système de retraite par points de trouver des solutions pour mettre en place ce système de retraite par points. Nous, on ne va pas trouver des solutions sur un système qu'on trouve complètement injuste.
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