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Retraites : pour Sophie Binet, Emmanuel Macron doit "descendre de sa tour d'ivoire" et organiser un référendum sur la réforme des retraites

La secrétaire générale de la CGT va être reçue pour la première fois mardi soir par Emmanuel Macron. Elle annonce d'emblée la couleur : "La colère est toujours très forte".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, le 29 août 2023 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Je vais lui dire qu'il faut qu'il descende de sa tour d'ivoire", lance mardi 29 août sur France Inter Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui sera reçue pour la première fois mardi soir par Emmanuel Macron. "Je vais lui dire que le premier sujet sur lequel il faut organiser un référendum, c'est la réforme des retraites, parce que cette réforme ne passe toujours pas", poursuit-elle, alors que la réforme des retraites doit entrer en vigueur à la fin de la semaine, le vendredi 1er septembre.

>> L'intersyndicale va appeler à une journée de mobilisation le 13 octobre pour les salaires, l'égalité femmes-hommes et l'environnement

"La colère est toujours très forte", ajoute Sophie Binet, dénonçant une réforme des retraites "qui s'applique à marche forcée dans des conditions inacceptables". Elle promet de "continuer d'agir sur la question". "D'abord je demande au président de la République d'organiser un référendum pour sortir de l'impasse", répète-t-elle. Ensuite, elle prévient que la CGT sera "très offensive pour limiter l'impact de la réforme du régime général" lors des négociations qui débuteront le 5 septembre prochain sur l'Agirc-Arrco, les retraites complémentaires des salariés du privé. "Enfin, nous nous battons dans toutes les branches sur la question de la pénibilité pour gagner des départs anticipés", précise la secrétaire générale de la CGT.

Sophie Binet dénonce également "les conditions scandaleuses d'application de la réforme des retraites". Selon des informations qu'elle dit pouvoir prouver, "des consignes sont données aux agents de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) à qui on a dit de ne pas informer systématiquement les salariés de leurs droits et notamment de la clause de sauvegarde". Ce dispositif permet aux assurés nés entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1963 de continuer de bénéficier des anciennes règles appliquées pour les départs anticipés pour "carrière longue" à la condition de réunir avant le 1er septembre 2023 les 168 trimestres cotisés. "J'ai la preuve de cela, on leur a dit qu'ils pouvaient en parler quand on leur posait la question, mais qu'il ne fallait pas informer systématiquement les salariés concernés par ce dispositif". "Informez-vous sur la clause de sauvegarde !", insiste-t-elle.

L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation, suivie à l'échelle européenne, le 13 octobre prochain. L'objectif est "d'obtenir des droits concrets", "des victoires pour les salariés", notamment sur "l'augmentation des salaires", obtenir qu'ils soient "indexés sur l'inflation", l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi qu'une amélioration des conditions dans les services publics, les écoles et les hôpitaux. La CGT réclame par ailleurs la conditionnalité des aides publiques aux entreprises. "C'est chaque année 200 milliards d'euros qui sont donnés aux entreprises sans contrepartie, ni condition, c'est un tiers du budget de l'Etat. Si on utilisait ces aides publiques on aurait un levier majeur pour transformer l'économie et répondre au défi environnementale", explique Sophie Binet. "Nous ne nous résignons pas à être les spectateurs d'un désastre annoncé", lance la responsable syndicale, convaincue qu'on "fonce dans un mur à grande vitesse".

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