Retraites : la CGT dénonce "un passage en force" du gouvernement et "de basses manœuvres pour empêcher les députés de voter sur la réforme"
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a dénoncé mercredi 31 mai sur franceinfo "un passage en force" du gouvernement après que la commission des Affaires sociales de l'Assemblée a adopté le même jour une version vidée de sa substance de la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites. Le texte, porté par les députés indépendants du groupe Liot, a été amputé de sa mesure phare : ramener l'âge légal de départ à la retraite de 64 à 62 ans.
La secrétaire générale de la CGT assure qu'il y "aura un débat le 8 juin prochain sur la proposition de loi d'abrogation puisque les députés pourront réintroduire l'article 1 qui a été supprimé en commission. Ils pourront le réintroduire en plénière".
Sophie Binet y voit "de basses manœuvres pour empêcher les députés de voter sur la réforme des retraites". Le gouvernement "a bien compris qu'il était minoritaire à l'Assemblée nationale et qu'il y avait une majorité de députés qui voulaient voter cette proposition de loi", assure la syndicaliste. "Si cette proposition de loi était adoptée le 8 juin prochain, ce serait un coup de tonnerre et ça confirmerait à quel point nous avons raison dans notre mobilisation". Elle appelle "tous les jeunes et tous les salariés à faire grève et à manifester le 6 juin prochain pour dénoncer ces basses manœuvres".
"On a connu le 49.3. On a connu les 47.1. Maintenant le nouvel article fétiche du gouvernement, c'est l'article 40"
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGTà franceinfo
Elle voit dans cet article 40 "des arguties juridiques pour empêcher le vote des députés". Le gouvernement déploie "des trésors d'imagination pour utiliser dans la Constitution tous les articles qui permettent de verrouiller l'activité démocratique et parlementaire. C'est du jamais vu sur une proposition de loi d'initiative parlementaire. C'est très grave".
La secrétaire générale de la CGT prévient que, si les députés, le 8 juin, se voyaient empêchés de réintroduire l'article 1 de la PPL du groupe Liot "au nom de l'article 40, ce serait un pur scandale. Parce que cette proposition de loi a été validée par le bureau de l'Assemblée nationale et par la présidente de l'Assemblée nationale". Sophie Binet en appelle "solennellement" au président de la République et à la présidente de l'Assemblée nationale "à arrêter immédiatement toutes ces manœuvres scandaleuses et à laisser la démocratie s'exprimer, à laisser le Parlement s'exprimer, à laisser les députés voter enfin sur la réforme des retraites".
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