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Retraites : "C'est inadmissible d'utiliser un 49.3 et de mettre le feu au pays", estime Charles de Courson

Le député centriste dénonce l'attitude du gouvernement, car le 49.3, "c'est la poursuite du déni de démocratie".
Article rédigé par franceinfo
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Charles de Courson, président de la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de l'affaire Cahuzac, le 21 mai 2013 à l'Assemblée nationale.  (JOEL SAGET / AFP)

"C'est inadmissible d'utiliser un 49.3 et de mettre le feu au pays", a réagi vendredi 17 mars sur franceinfo, Charles de Courson, député centriste, membre de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Il est opposé au projet de réforme des retraites. Le gouvernement a décidé jeudi de déclencher le 49.3. Un passage en force qui a provoqué les foudres des opposants à la réforme des retraites et des syndicats. "C'est la poursuite du déni de démocratie. La Première ministre est parfaitement consciente qu'elle était minoritaire", a-t-il expliqué. Les oppositions vont déposer des motions de censure et le groupe Liot, auquel appartient Charles de Courson en déposera une. "Les discussions sont en cours. Il y aura des signatures assez diverses, allant des républicains aux socialistes et aux écologistes", indique-t-il, pour montrer que "nous sommes tous d'accord sur une chose, c'est qu'il faut défendre la démocratie" en dépit de "nos divergences".

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franceinfo : Une Première ministre huée à son entrée dans l’hémicycle, une Marseillaise entonnée, des claquements de pupitres pour couvrir son discours. Élisabeth Borne s'est dite choquée. Est-ce que vous la comprenez ?

Charles de Courson : Absolument pas. C’est le recours au 49.3 qui entraîne cela et c'est la poursuite du déni de démocratie. La Première ministre est parfaitement consciente qu'elle était minoritaire. Je devais défendre, d'ailleurs, une motion de rejet qui aurait été adoptée. Tous les pointages le montraient. C'est pour ça qu'ils ont eu recours au 49.3. Ce qui est une pure folie, car le déni de démocratie continue. Et maintenant, c'est la rue. C'est ce que disaient depuis des semaines les syndicats au gouvernement qui ne voulait pas entendre. Il y a un rejet massif de ce texte et par des moyens d'artifices de procédures, on veut faire voter un texte qui est rejeté par la majorité des députés et l'immense majorité de nos concitoyens.

Comment les centristes ont vécu l’annonce du 49.3 dans l’hémicycle ?

Quand elle a annoncé le 49.3, je peux vous dire que dans les deux groupes MoDem et le groupe d'Édouard Philippe qui s'appelle Horizons, il n'y en a pas un qui a applaudi. Beaucoup dans ces deux groupes étaient outrés, car ils se sont battus à l'Élysée contre le recours au 49.3 en disant que cela allait avoir des conséquences très graves. J'ai eu des représentants éminents du mouvement syndical cette nuit qui me disaient qu’on va vers un durcissement généralisé et nous ne sommes plus sûrs de pouvoir encadrer, ce qu'ils avaient fait avec beaucoup d'ailleurs de responsabilités jusqu'à présent.

Votre motion de censure a-t-elle une chance de passer ?

On le verra lundi, mais on ne peut pas continuer comme cela. Et il y aura non seulement une motion de censure, mais si le texte était adopté sans vote, et bien, on ira au Conseil constitutionnel. C'est un problème démocratique. On est en train de ruiner le système démocratique.

Qui signera cette motion de censure avec vous ?

Les discussions sont en cours. C'est 58 députés qui seront d'origines diverses pour bien montrer que, quelles que soient nos divergences légitimes dans une démocratie, nous sommes tous d'accord sur une chose, c'est qu'il faut défendre la démocratie. C'est-à-dire que les représentants du peuple que sont les députés étaient majoritairement contre ce texte. Il n'y avait aucune majorité pour le voter et c'est inadmissible d'utiliser un 49.3 et de mettre le feu au pays. Il y aura des signatures assez diverses, allant des républicains aux socialistes et aux écologistes.

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