Cet article date de plus d'un an.

Reportage Manifestation contre la réforme des retraites : "On sera là et on continuera ce combat", assurent les jeunes dans le cortège parisien

Une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites a eu lieu ce samedi 21 janvier dans les rues de Paris. Un succès selon les organisations syndicales de jeunesse qui revendiquent 150 000 participants, contre 14 000 pour le cabinet Occurrence.

Article rédigé par franceinfo, Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La tête du cortège parisien contre la réforme des retraites, ce samedi 21 janvier 2023, mené par La France Insoumise. (THOMAS SAMSON / AFP)

Les organisateurs de la manifestation ne cachent pas leur satisfaction. Ce samedi 21 janvier, il y avait encore du monde dans les rues parisiennes : 150 000 personnes ont défilé selon eux entre la place de la Bastille et celle de Nation. Là où le cabinet Occurrence, qui réalise un comptage pour plusieurs médias dont franceinfo, ad dénombré 14 000 manifestants.

>> Réforme des retraites : "Il faut dire aux jeunes de ne pas se faire instrumentaliser", lance le ministre Stanislas Guerini avant la manifestation de la jeunesse

Dans le cortège, il y avait beaucoup de jeunes dont Anaëlle, 23 ans. "La jeunesse est là pour insuffler le mouvement. Les gens sont limités en jours de grève. Il y a des gens qui ne peuvent pas se permettre, qui sont très précaires. Et donc ils ne vont pas poser des jours de grève en continu comme ça. Ils ne pourront pas. Au bout d'un moment, ce ne sera pas possible et je pense que la jeunesse pourra prendre le relais. Et dire : la jeunesse est là, la jeunesse défend les travailleurs précaires et la jeunesse, oui, est inquiète pour son avenir. Et donc, on sera là et on continuera ce combat", explique la jeune femme.

"C'est une question de modèle de société"

Un combat mené par des manifestants venus de toute la France, de tous les âges, de tous les horizons. Nathalie, 55 ans, par exemple, n'est membre d'aucun parti politique ni d'aucun syndicat. Elle travaille dans une banque. Sur sa pancarte ? Un grand cercueil. "Si on rallonge la durée de travail, en reportant l'âge de départ à la retraite, effectivement la caisse de retraite se transforme en cercueil. Je suis convaincue que cette réforme est non seulement très mauvaise mais aussi très injuste. Et je me dois de ne pas compter que sur les autres pour faire en sorte que cette réforme recule", martèle la quinquagénaire.

Au-delà des mots d'ordre des différents partis politiques qui estimaient que la France Insoumise faisait cavalier seul, les milliers de personnes présentes ce 21 janvier ont tenu à continuer de mettre la pression sur le gouvernement. Théo a 23 ans, il travaille en alternance. "On s'en fiche de qui vient manifester tant qu'il y a du monde et qu'on est contre la réforme ! Parce que ce n'est plus, à ce niveau-là, une question d'organisation politique : c'est une question de modèle de société. À partir de ce moment-là, c'est les gens qui sont contre l'allongement de la durée de travail, de la retraite à taux plein", assure le jeune homme.

"Ce n'est pas un coup de force de La France insoumise. C'est un coup de force de la gauche et du monde du travail plus largement."

Théo, manifestant de 23 ans, à franceinfo

Un avis partagé par les organisations politiques. "Nous, ça nous tenait vraiment à cœur d'être présent à cette marche des organisations de jeunesse parce qu'on a conscience que c'est notre génération peut-être qui va le plus subir les effets de cette réforme. En tant que jeune, on sait qu'on a des contrats plus précaires que nos parents, on enchaîne des contrats courts. On aura encore plus de mal à s'insérer sur le marché du travail", confirme Camille Hachez, co-secrétaire fédérale des jeunes écologistes. "Aujourd'hui, la jeunesse est unie, elle est nombreuse dans la rue. Et on est content justement qu'elle arrive à montrer cette force d'unité et d'action. On est content nous d'avoir les jeunes Insoumis, les jeunes de Génération, les jeunes Ecologistes, les jeunes du Parti ouvrier indépendant qui sont là pour manifester tous ensemble", complète Aurélien Le Coq, co-animateur des jeunes Insoumis.

Un coup de force qui devrait se poursuivre dans les facultés. Les syndicats étudiants appellent à organiser des assemblées générales ce mercredi dans toutes les universités du pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.