Réforme des retraites : "Nous avons vocation à continuer à gouverner dans ce pays", assure Olivier Véran
"Je considère que nous avons vocation à continuer à gouverner dans ce pays", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, vendredi 17 mars sur France Inter. Après le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites sans vote à l'Assemblée, le Rassemblement national et le groupe indépendant Liot ont fait savoir qu'ils allaient déposer, chacun, une motion de censure.
Accusé par l'opposition d'être passé en force et d'avoir empêché le vote, Olivier Véran considère cependant "qu'il va y avoir un vote", lundi, en référence à ces motions de censure. "Si le Parlement décide de censurer le gouvernement, non seulement le gouvernement est censuré et tombe mais la réforme des retraites tombe", indique le porte-parole. La veille, Elisabeth Borne, assurait déjà que voter ou non la motion de censure revenait à voter "pour ou contre la réforme". Sans vouloir "mélanger les deux", Olivier Véran y voit l'expression de la souveraineté des parlementaires : "Le 49.3 est un moment de perte de contrôle par le gouvernement, c'est un moment où l'Assemblée décide de vous accorder la confiance ou de vous la retirer."
Le porte-parole du gouvernement reconnaît que ce n'est "pas banal" d'utiliser le 49.3. "Jusqu'au bout, on a voulu l'éviter (…) mais l'Assemblée nationale que nous avons n'est pas une assemblée banale non plus", poursuit-il, évoquant "l'obstruction" de la Nupes et le désintérêt du RN. Alors que l'exécutif espérait compter sur les Républicains pour pallier à son absence de majorité, il a finalement constaté qu'il y avait chez les LR "une marge d'incertitude trop importante". "Une partie" des députés LR "se sont totalement assis sur les engagements qu'ils avaient pris devant leurs propres électeurs", fustige Olivier Véran. Le report à 65 ans figurait en effet dans le programme de la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse.
Pour Olivier Véran toutes ces raisons justifient l'usage au 49.3, assurant être "allé au bout du bout de ce qui pouvait être fait en matière de concession, de dialogue et de temps accordé". "Nous le faisons en responsabilité", ajoute-t-il, réaffirmant le caractère "difficile" mais nécessaire de la réforme pour "équilibrer le système des retraites à horizon 2030".
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