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Réforme des retraites : Laurent Berger dénonce la recherche d'"un deal politique" entre LR et la majorité plutôt qu'"un compromis social"

"Il n'y a pas de réponse pour l'instant à ces mobilisations, il va falloir qu'il y en ait une", dénonce le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui s'insurge contre "une forme de mépris" du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 10 février 2023. (RADIOFRANCE/FRANCEINFO)

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dénonce vendredi 10 février sur franceinfo la recherche d'un "deal politique" entre Les Républicains et la majorité plutôt que la volonté d'arriver à un "compromis social" entraînant une forme de "désespérance sociale", génératrice d'un "profond ressentiment" avec des "gens qui se replient sur eux-mêmes" ou considèrent que seul le "recours à des actions chocs, à de la violence" fonctionne. La majorité cherche en effet le soutien des députés LR pour faire adopter la réforme des retraites.

>> Réforme des retraites : pourquoi le sort du texte va (sans doute) se régler autour de quatorze parlementaires

Le secrétaire général de la CFDT est par ailleurs revenu sur les propos d'Emmanuel Macron, tenus dans la nuit de jeudi à vendredi, appelant à ne pas bloquer le pays sur la réforme des retraites. "L'appel de cette nuit, c'est anachronique", fustige Laurent Berger. "Pourquoi on nous appelle, nous, aujourd'hui, à ne pas bloquer le pays ? […] Excusez-moi, mais bordel, on n'est pas responsable depuis le début ?", a-t-il estimé.

"J'en appelle à la responsabilité du gouvernement, à la prise en compte de ce monde du travail qui exprime un profond rejet des 64 ans."

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

à franceinfo

Laurent Berger rappelle que "le monde du travail n'a pas donné […] à Monsieur Macron un chèque en blanc pour réformer les retraites". Le dirigeant de la première organisation syndicale a appelé le gouvernement à "remettre l'ouvrage sur le métier. Il y a une forme de mépris" de la part du gouvernement, a dénoncé Laurent Berger. "Il n'y a pas de réponse pour l'instant à ces mobilisations, il va falloir qu'il y en ait une", a-t-il poursuivi. "C'est ça que le gouvernement doit entendre. C'est ça que les parlementaires doivent entendre", a-t-il insisté. "La CFDT est d'accord pour une réforme des retraites", a-t-il tenu à préciser mais à condition d'une "réforme juste" passant par "le retrait de l'article 7" sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans.

Enfin, le secrétaire général de la CFDT a opposé les "rassemblements, les mobilisations qui sont extrêmement responsables, festives, respectueuses" à "la représentation nationale où plus personne n'y comprend rien". Depuis lundi et le début de l'examen du texte, les débats s'enlisent, entre les invectives, les agacements des députés et les accusations mutuelles d'obstruction parlementaire. "Ce serait bien aussi que le Parlement devienne autre chose qu'un espèce de champ de foire où on s'invective les uns les autres", a lancé le chef de file de la CFDT. "Je demande que le Parlement fasse son travail, examine le texte et que le gouvernement ne joue pas seulement la montre", a-t-il affirmé. "Il faut qu'on aille au débat sur l'article 7", a-t-il insisté, "un article qui va changer la vie des travailleurs".

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