Réforme des retraites : "Je ne veux pas pénaliser mon entreprise", confie une salariée du privée qui hésite à faire grève
Lors des dernières manifestations du 31 janvier, de nombreux observateurs avaient fait remarquer qu'il y avait plus de monde : des retraités, des étudiants, des fonctionnaires et employés de la fonction publique... Mais le secteur privé peine toujours à se mobiliser. Il semble plus difficile de mobiliser dans le privé, c'est l'un des grands enjeux de cette nouvelle journée de manifestations ce mardi.
L'une des principales difficultés, c'est l'absence de culture de la grève pour beaucoup. Axelle, 25 ans, est orthopédiste dans une petite structure en Picardie, où il n'y a jamais eu de grève. "On ne sait pas du tout nos droits par rapport à la grève, au fait d'être en absence injustifiée. Personne ne nous aide", explique-t-elle. Après s'être bien renseignés, Axelle et ses collègues sont tout de même descendus dans la rue. Mais ils doivent faire face à une deuxième difficulté : le manque de liberté. Leur employeur a joué sur la corde sensible. "Notre responsable nous a dit que l'on allait être moins bien vu, qu'on ne s'occupait pas bien des patients", regrette-t-elle.
"On m'a clairement dit que ce n'était pas bien ce que je faisais."
Axelle, orthopédisteà franceinfo
Malgré cette pression, Axelle sera de nouveau dans la rue ce mardi. Mais dans certains autres cas, les supérieurs hiérarchiques n'ont même pas besoin de faire du chantage. Céline est comptable dans une petite entreprise de négoce de matériaux de construction en Gironde : "Si je m'absente, après je vais devoir faire des rallonges. C'est un poste unique, donc je ne veux pas pénaliser l'entreprise."
Le 31 janvier, cette employée avait pris une demi-journée pour aller manifester. En revanche, elle promet d'être dans les rues de Bergerac, ce samedi, pour la prochaine grande journée de mobilisation.
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