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Réforme des retraites : François Bayrou met en garde contre tout "passage en force" de l'exécutif

Le patron du MoDem, qui était absent du lancement du parti Renaissance (ex-LREM), estime que l'adoption d'une réforme des retraites via un amendement "diviserait la société française".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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François Bayrou, président du MoDem, dans les jardins du palais de l'Elysée, à Paris, le 21 juin 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Une pierre dans le jardin de la majorité ? Le patron du MoDem, François Bayrou, a mis en garde, samedi 17 septembre, dans Le Parisien contre l'adoption d'une réforme des retraites sans concertation. "Je suis opposé au passage en force. Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d'abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française", a averti François Bayrou, en appelant à prendre "le temps de la pédagogie".

>> Réforme des retraites : comment Emmanuel Macron divise sa majorité entre envie d'"accélération" et crainte d'un "passage en force"

"Quelques mois devraient suffire pour qu'on arrive à une solution", a estimé le maire de Pau, absent remarqué du lancement de Renaissance (ex-LREM), samedi soir. "Le président de la République a dit qu'il veut la réforme pour l'été 2023 ? Avec cette méthode, avec un travail préalable en commun, j'ai la conviction qu'elle peut être adoptée dès l'été 2023", a-t-il insisté.

"Le passage en force, c'est le contraire de l'esprit du CNR"

Depuis quelques jours, Emmanuel Macron a redonné un coup d'accélérateur à la réforme des retraites, qui avait été interrompue par le Covid-19 lors du premier quinquennat. C'est "une réforme qui s'impose" car il est nécessaire de "travailler plus longtemps dans une nation où on vit plus vieux et on rentre plus tard en moyenne dans la vie active", a notamment répété jeudi le chef de l'Etat.

L'exécutif a fait savoir qu'une réforme pourrait intervenir y compris via le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) présenté le 26 septembre en Conseil des ministres et examiné ensuite au Parlement. Une piste qui braque les oppositions et divise y compris au sein de la majorité, à l'heure où Emmanuel Macron a lancé son Conseil national de la refondation (CNR) qui doit faire la part belle à une concertation approfondie avec les forces politiques, syndicats et associations.

"Le passage en force, c'est le contraire de l'esprit du CNR qui réclame d'examiner les problèmes ensemble", a souligné François Bayrou, nommé à la tête du CNR. Une réforme rapide, "je crois que cela créerait effectivement un mauvais climat et donnerait raison à tous ceux qui annoncent l'échec du CNR", a-t-il encore plaidé. "C'est une réforme qui ne peut pas se faire au détour d'un amendement", a poursuivi François Bayrou, pointant "un vrai risque" de motion de censure.

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