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Réforme des retraites et écologie : "C'est le refus d'un modèle qui ne fonctionne plus et qu'on doit impérativement changer", plaident ces militants sur tous les fronts

Après les grands défilés contre la réformes des retraites mardi, puis les mobilisations pour les droits des femmes mercredi, des militants écologistes qui vont crier leur colère.
Article rédigé par franceinfo - Alice Marot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une manifestante pour le climat en septembre 2022, à Toulouse. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Retraites et climat, même combat. C'est l'un des slogans qu'on voit dans les cortèges depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites. Après les grands défilés contre la réforme des retraites mardi 7 mars, puis les mobilisations pour les droits des femmes le lendemain, et des jeunes contre la réforme des retraites jeudi, ce sont les militants écologistes qui vont crier leur colère, à l'appel de l'association Friday For Future, vendredi 10 mars. Dans les deux causes défendues, pour les militants écologistes, il est avant tout question de justice sociale. 

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Louise, 19 ans, sera dans la rue, ce vendredi 10 mars 2023. Et ce sera sa quatrième manifestation de la semaine. "On ne se bat pas pour le climat en tant que tel, mais on se bat pour faire société correctement, explique-t-elle. Et ça rejoint bien évidemment la réforme sur les retraites. Avec les dérèglements climatiques, les personnes qui vont payer, ce sont les personnes les plus précaires, ce sont les étudiants qui vivent dans des passoires thermiques, ce sont aussi les familles monoparentales. Et le refus de ce nouveau système des retraites qui nous est proposé, c'est tout simplement un refus d'un modèle qui ne fonctionne plus et qu'on doit impérativement changer."

Eugénie, elle, a quatorze ans. Si la retraite est encore loin et les questions de pénibilité, de surcote ou d'annuités reste encore assez théoriques, elle ne cache pas son inquiétude. Quand elle y pense, elle dit se sentir "impuissante" sur les enjeux sociaux comme sur le climat. Elle a surtout l'impression que le monde politique n'écoute pas les jeunes. "J'espère que les gens qui peuvent prendre des décisions politiques vont les prendre dans le bon sens. Je me mets à la place des gens qui sont vraiment désespérés. Je le suis aussi, mais du coup, j'interpelle le gouvernement : qu'est-ce qui va se passer ? Si personne ne fait rien, on va tous mourir", dénonce-t-elle. 

"La peur que ce soit encore pire que maintenant"

Et c'est cette peur de l'avenir qui fait descendre les jeunes dans la rue, assure Pablo Fries, porte-parole de l'association Friday for Future. "On se projette dans un avenir qui est très incertain pour nous, avec la peur que ce soit encore pire que maintenant, parce qu'on le sait, les experts le disent, assure-t-il. Et se dire que, en plus de ça, on va subir des atteintes à nos droits sociaux et qu'on va devoir travailler jusqu'à 64 ans alors qu'on aura passé notre vie à être usés par le fait de lutter contre les conséquences du réchauffement climatique, tout cela pousse à la mobilisation."

Des manifestations sont prévues dans une trentaine de villes de France, comme à Dijon, Quimper, Strasbourg, Paris ou Lille par exemple. Après les marches ce vendredi 3 mars, l'association est solidaire des nouvelles manifestations prévues samedi contre la réforme des retraites. 

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