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Réforme des retraites : à Lyon, les commerçants encore marqués par les violences du 1er-Mai

Lors du 1er-Mai à Lyon, de nombreux commerçants ont vu leurs locaux saccagés par des casseurs. A la veille d'une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites, leur colère et leur désarroi restent profonds.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un magasin de l'opérateur téléphonique SFR tagué et saccagé à Lyon, après la manifestation du 1er mai 2023. (FREDERIC CHAMBERT / MAXPPP)

Avenue Jean-Jaurès, à Lyon, des planches de bois ont remplacé les vitrines. À l'intérieur, certains travaillent à la lumière artificielle, tandis que d'autres ont rejoint des espaces partagés : à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation mardi 6 juin contre la réforme des retraites, les images de la manifestation du 1er-Mai refont surface. Fabienne Martin, agente de voyages, en garde un souvenir intact : "J'en rêve la nuit, de ces images de haine, de violence. C'est traumatisant, souffle-t-elle. C'est des gens qui étaient là pour faire du mal. Nous sommes une agence de voyages : on n'est pas très riches. C'était de la violence gratuite : ils s'amusaient, ils étaient heureux de casser."

Dans son agence immobilière, Sylvain Gasparotto chiffre les dégâts à 40 000 euros. Prudent, l'expert ne passera qu'après la manif de demain : "Quand je m'installe à mon bureau et que je vois que toutes mes vitres et mes cloisons sont toutes pétées, les images me reviennent, se souvient-il. Ils se sont acharnés. Ce n'était pas que péter une vitrine... Ils sont rentrés et ils ont vraiment tout cassé. Moi je suis un indépendant, je pense que les banques, ça leur pose beaucoup moins de problèmes que pour nous."

"Là où je ne comprends pas, c'est que j'ai l'impression que beaucoup de gens se réjouissaient. Et là, je me dis qu'on mélange tout : nous-mêmes, on va être pénalisés par cette réforme des retraites !"

Sylvain Gasparotto, agent immobilier

à franceinfo

Quentin manifeste sans casser. Et avec le recul, il semble un peu gêné en voyant les dégâts : "Ça fait partie de l'idée de mettre le chaos dehors pour se faire entendre. Ça reste une minorité, les gens qui font ça. Après, je comprends aussi la colère des gens. J'espère au moins que ça n'a pas été cassé pour rien et qu'on se fera un peu entendre. Le 8-Mai, on a fait une manifestation plutôt pacifique et on s'est fait gazer gratuitement. Après, il y a une sorte d'escalade où les gens perdent un peu les pédales." Mardi, le cortège empruntera une autre artère à 300 mètres. Les commerçants de Jean-Jaurès sont à peine rassurés.

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