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"On a bien l’intention d’utiliser tous les leviers" : l’intersyndicale affiche sa détermination pour obtenir le retrait de la réforme des retraites

Une dixième journée d’action nationale est prévue contre la réforme des retraites le 28 mars. En attendant, l’intersyndicale appelle toujours à des mobilisations à l’échelon local.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans la 9e journée d'action nationale contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023. (JEREMIE FULLERINGER / MAXPPP)

Au siège parisien de la CFDT, à Belleville (Paris), jeudi 23 mars au soir, la réunion de l’intersyndicale s’est félicitée du succès de la mobilisation. Elle a dénombré plus de trois millions de manifestants dans les rues, contre un peu plus d’un million, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

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Pour Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, Emmanuel Macron y est un peu pour quelque-chose. "On a l’impression que, finalement, quand le président de la République s’adresse aux Français avec mépris la veille d’une manifestation, il entraîne encore plus de gens à descendre dans la rue, à se mettre en grève et à manifester. Donc on lui dit : 'Ne parlez pas trop. Dites seulement que vous retirez ce projet de réforme et tout va bien se passer'."

Les jeunes très mobilisés

Les étudiants ont été plus fortement présents dans les cortèges. Le recours au 49.3 a été un déclencheur pour la jeunesse, selon Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef. "On commence notre vie de citoyen avec un président de la République qui décide de rouler la population en enclenchant outil constitutionnel sur outil constitutionnel qui vont, en fait, faire oublier toute démocratie", dénonce-t-elle.

"On se dit : à quoi bon aller voter quand on sait pertinemment que, sur les cinq ans à venir, on a un gouvernement et un exécutif qui va faire fi de sa jeunesse et de son avenir ?"

Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef

à franceinfo

Une nouvelle journée d’action nationale est programmée pour mardi 28 mars mais dans l’intervalle, l’intersyndicale compte sur d’autres leviers institutionnels pour faire capoter le projet. "On continue les mobilisations, assure Marylise Léon, la numéro 2 de la CFDT. Après la journée d’aujourd’hui, on a vu qu’il y avait vraiment énormément d’envie d’exprimer la colère. Il y a aussi le référendum d’initiative partagé et le recours au Conseil constitutionnel. Tout ça fait partie des leviers d’action et on a bien l’intention de les utiliser jusqu’au dernier moment."

Les syndicats comptent envoyer des contributions au Conseil constitutionnel. Ils espèrent que la méthode législative choisie par le gouvernement sera son talon d’Achille. "Ce qu’on voit clairement, quand même, c’est que ce gouvernement a utilisé ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale comme un énorme cavalier pour faire passer une mesure sans passer par un débat plein et entier, observe Murielle Guilbert, de Solidaires. On verra ce que dira le Conseil constitutionnel. Il y a plein de dispositions qui ne relèvent absolument pas d’une conséquence financière sur le budget de la Sécurité sociale." Le Conseil constitutionnel doit se prononcer dans moins d’un mois.

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