"Nous ne voulons pas de cette réforme des retraites" : la question délicate pour Gérald Darmanin du recul de l'âge de départ à la retraite des policiers
Dans trois jours, jeudi 19 janvier, se déroulera la journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Les policiers sont appelés à manifester par leurs syndicats, et le principal bloc syndical a justement eu l'occasion de redire son opposition à ce projet lundi 16 janvier lors de ses vœux, devant le ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin avait notamment déclaré, début décembre sur franceinfo, que les policiers "seront concernés pour travailler comme tous les Français un peu plus, et moi, j'en suis évidemment un partisan".
Ces vœux se sont déroulés dans un décor loin d'un commissariat vétuste, au musée des Arts forains, dans le 12ᵉ arrondissement de Paris. Des délégués syndicaux venus de toute la France sont présents, sur scène à côté de Gérald Darmanin. L'un de leurs représentants, Fabien Vanhemelryck pour Alliance, prend le ministre à témoin : "L'année 2023 commence peut être, et malheureusement, sous les auspices du rapport de force. Nous ne voulons pas de cette réforme des retraites. Une retraite pourtant bien méritée tant la violence et de plus en plus accrue, les conditions de travail de plus en plus difficiles, les cycles horaires toujours aussi atypiques. Bref, un métier éreintant moralement, psychologiquement et physiquement."
"Il y a extrêmement peu de policiers qui partent à 52 ans"
Gérald Darmanin la joue modeste - il n'a pas la vie de ces policiers qui se lèvent la nuit, risquent parfois leur vie - mais prend les syndicats au mot, quand ils s'opposent au passage de l'âge de la retraite de 52 à 54 ans. "Il y a extrêmement peu de policiers qui partent à 52 ans. En moyenne, [les policiers] vous partez grosso modo entre 56 et 57 ans. Et donc, quand on fait l'âge d'ouverture des droits de 52 à 54 ans, ça ne change rien pour l'immense majorité d'entre vous. Ce n'est pas vrai de dire que cela fait travailler les policiers deux ans de plus."
Un ministre de l'intérieur qui ne prend pas ombrage de l'appel à manifester des policiers et fixe rendez-vous aux syndicats dans une quinzaine de jours pour discuter des points techniques de la réforme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.