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Retraites complémentaires : les salariés du privé devront travailler une année supplémentaire

Selon un accord trouvé entre le patronat et trois syndicats, les salariés du privé seront incités à travailler une année de plus à partir de 2019, une fois réunies les conditions d'une retraite à taux plein. Sinon, ils subiront une décote de 10% de leur pension complémentaire pendant deux, voire trois ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé vendredi 30 octobre un accord sur les retraites complémentaires. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé vendredi 30 octobre l'accord destiné à renflouer les caisses des retraites complémentaires Agirc-Arrco, ont annoncé les participants à l'AFP, à l'issue d'une ultime séance de négociations au siège du Medef.

L'accord vise 6,1 milliards d'économies à l'horizon 2020. Avec l'arrivée des papy-boomers à la retraite et le chômage de masse, l'Agirc et l'Arrco ont vu leurs déficits respectifs se creuser à 1,985 milliard et 1,153 milliard en 2014. Sans ressources supplémentaires, leurs réserves seraient épuisées d'ici à 2018.

Travailler plus pour toucher plus

Pour cela, il incite les salariés à travailler une année de plus à partir de 2019, une fois réunies les conditions d'une retraite à taux plein. Sinon, ils subiront une décote de 10% de leur pension complémentaire pendant deux, voire trois ans.

Si ces économies reposent en grande partie sur le salarié, l'accord prévoit aussi une augmentation des cotisations patronales via une augmentation de deux points du "taux d'appel", passant de 125 à 127%. L'accord prévoit aussi la création d'un nouveau régime réunissant l'Agirc, qui concernait jusque-là les cadres, et l'Arrco, dédié à tous les salariés du privé. 

Accord non signé par FO et la CGT

"C'est un bon accord pour l'ensemble des partenaires signataires, puisque nous sommes six [Medef, CGPME, UPA pour le patronat] à signer", a déclaré devant la presse le négociateur du Medef, Claude Tendil.

"C'est un accord équilibré, compliqué aussi parce qu'il demande des efforts aux salariés et aux retraités. Les entreprises vont être mises à contribution également", a renchéri Jean-Louis Malys (CFDT).

Comme prévu, la CGT et Force ouvrière, qui ont assisté à la réunion, ont refusé de signer cet accord, qui ouvre selon les deux syndicats la voie à un report de l'âge de départ à la retraite. "On n'a pas fini d'entendre parler de ce texte", a prévenu Eric Aubin (CGT), le qualifiant de "régression", Philippe Pihet (FO) fustigeant un "accord déséquilibré".

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