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Retraites complémentaires : ce que va changer l'accord pour les salariés

Cet accord incite, entre autres, les salariés à travailler une année de plus à partir de 2019, pour ne pas subir une décote de leur pension complémentaire.

Article rédigé par franceinfo
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Le patronat et trois syndicats ont entériné un accord pour renflouer les caisses déficitaires de l'Agirc et de l'Arrco, qui gèrent les caisses complémentaires. (MAXPPP)

C'est l'histoire d'un accord auquel on ne croyait plus. Après huit mois de négociations, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC) ont entériné, vendredi 30 octobre, un accord sur les retraites complémentaires.

Le but ? Renflouer les caisses déficitaires de l'Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres (Agirc) et de l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arcco), qui gèrent les retraites complémentaires. 

Francetv info vous aide à y voir plus clair et vous explique ce que cet accord va changer pour les salariés.

Une retraite moins importante pour les départs à 62 ans

La mesure phare de l'accord consiste en une sorte de système de "bonus-malus", pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite. Dès 2019, les salariés nés à partir de 1957 devront travailler un an de plus pour toucher la totalité de leur pension complémentaire.

Si un salarié décide tout de même d'arrêter de travailler à 62 ans, c'est-à-dire à l'âge minimum de départ à la retraite, sa pension complémentaire sera amputée de 10% par an. Et ce, pendant deux, voire trois ans.

Un bonus pour ceux qui cotisent plus longtemps

A l'inverse, ceux qui décident de prendre leur retraite deux ans plus tard verront leur pension de retraite complémentaire majorée de 10%. Si le salarié accepte de travailler trois ans de plus, ce sera une augmentation de 20% et cela pourra grimper à 30% s'il travaille quatre ans supplémentaires.

Les retraités qui sont exonérés de CSG ne devraient en revanche pas être concernés par ce nouveau système de "bonus-malus". Les conditions de mise en place de cette dérogation, qui concerne 30% des salariés, devront toutefois être précisées à l'avenir. Des dérogations sont également prévues pour les salariés handicapés (50% d'incapacité) et les aidants familiaux.

L'augmentation du prix d'achat du point

Le montant de la retraite complémentaire dépend du nombre de points Arrco (cadres) et Agirc (tous salariés du privé) accumulés. Ce prix d'achat du point augmentera à partir de 2016. Alors que, pour 100 euros de cotisation, le salarié achète actuellement 6,56 points, il n'obtiendra plus que 6 points dans trois ans.

Des revalorisations des pensions moins importantes

L'accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions de retraite. Traditionnellement, les pensions de retraite sont revalorisées tous les ans à partir d'un calcul effectué en fonction des prévisions d'inflation. Le principe est simple : quand les prix augmentent, les pensions de retraites augmentent dans la même mesure.

A partir de 2016, cette revalorisation des pensions sera fixée à un point de moins que le niveau de l'inflation. Une "clause plancher" est toutefois prévue pour empêcher que les pensions finissent par diminuer.

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