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Une conductrice de mĂ©tro intimidĂ©e par des grĂ©vistes, la RATP ouvre une enquĂȘte

Sur une vidĂ©o publiĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, une foule de grĂ©vistes hue et insulte une conductrice Ă  sa prise de service. La rĂ©gie a ouvert une enquĂȘte interne.

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France Télévisions
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Une conductrice de métro a été intimidée, lundi 30 décembre, par des grévistes. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)

Elle longe le quai du mĂ©tro, sous les huĂ©es et les sifflets. Comme on le voit dans une vidĂ©o diffusĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, des grĂ©vistes de la RATP ont conspuĂ© et insultĂ©, lundi 30 dĂ©cembre, une conductrice non-grĂ©viste. "Ces agissements sont inacceptables. La RATP condamne fermement ces actes et apporte son soutien total Ă  sa conductrice face Ă  ces comportements irresponsables", a rĂ©agi la rĂ©gie auprĂšs de franceinfo, en annonçant l'ouverture d'une enquĂȘte interne. "La RATP appelle Ă  l'apaisement et rappelle que si le droit de grĂšve est un droit, empĂȘcher le travail des agents est rĂ©prĂ©hensible", prĂ©cise l'entreprise.

Les faits se sont produits sur la ligne 6, Ă  la station place d'Italie, avant 6h30. EscortĂ©e par des agents de sĂ©curitĂ©, la conductrice prenait son service du matin lorsqu'elle a Ă©tĂ© poursuivie sur le quai par une foule d'une vingtaine de personnes. Sur les images, on entend des sifflets et des huĂ©s. "Elle est vendue", chantent les grĂ©vistes, quand d'autres hurlent "honte Ă  toi". Visiblement marquĂ©e, la femme se retourne et met une claque Ă  l'un de ses contempteurs.

Le premier syndicat de la RATP condamne

La prĂ©sidente de la rĂ©gion Ile-de-France, ValĂ©rie PĂ©cresse, s'est dite "scandalisĂ©e par la violence des grĂ©vistes". "Aucune cause ne justifie de telles insultes et un tel harcĂšlement. Des sanctions exemplaires doivent ĂȘtre prises", a-t-elle dĂ©clarĂ©.

InterrogĂ© par Le Parisien, Thierry Babec, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Unsa-RATP, le premier syndicat de la rĂ©gie, a condamnĂ© ces actes. "C'est une honte, c'est tellement facile de s'en prendre Ă  cette dame. La libertĂ© de travailler est un droit absolu. DĂšs qu'il y a contrainte, la grĂšve devient illĂ©gitime", a-t-il dĂ©clarĂ©. Depuis le 5 dĂ©cembre, le trafic des mĂ©tros et RER est trĂšs fortement pertubĂ© en Ile-de-France par un mouvement social contre la rĂ©forme des retraites.

MĂȘme son de cloche dans la bouche du cosecrĂ©taire du syndicat Solidaires RATP. "Nous condamnons fermement ce qu'il s'est passĂ©, dĂ©clare François-Xavier Arouls, joint par franceinfo. Nous ne cautionnons aucune forme de violence, ce n'est pas acceptable. Nous souhaitons Ă  la collĂšgue conductrice de se reposer. Il faut que le gouvernement nous Ă©coute et rĂ©agisse avant que cette situation isolĂ©e ne se rĂ©pĂšte. AprĂšs vingt-sept jours de grĂšve, Il y a de l'exaspĂ©ration dans les rangs des grĂ©vistes, il ne faudrait pas que ça dĂ©rape."

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