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Grève à la RATP : "Les galères reviennent, on n'avait pas vu un mouvement de cette importance depuis dix ans"

Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des usagers de transports, prévoit une "grève dure". Selon lui, les usagers vont devoir utiliser le "système D" pour se déplacer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dix lignes de métro seront fermées vendredi 13 septembre 2019 en Ile-de-France, et le trafic des RER A et B sera très perturbé en raison d'une grève à la RATP. (STÉPHANIE BERLU / FRANCE-INFO)

Le trafic sera extrêmement perturbé vendredi 13 septembre sur l'essentiel du réseau de la RATP : dix lignes de métro fermées, un bus sur trois en circulation et les RER fortement perturbés. Les syndicats Unsa, CGT, CFE-CGC, SUD, FO et Solidaires appellent à la grève contre la réforme des retraites. "Les galères reviennent, on n'avait pas vu un mouvement de cette importance depuis dix ans", a réagi jeudi sur franceinfo Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des usagers de transports (FNAUT).

"La FNAUT respecte le droit de grève mais on peut regretter que ce mouvement intervienne au moment où le gouvernement annonce l'ouverture d'une concertation", a dénoncé Bruno Gazeau sur franceinfo.

franceinfo : Est-ce qu'il faut quand même tenter les transports vendredi ou ce n'est pas la peine ?

Bruno Gazeau : Les galères reviennent, on n'avait pas vu un mouvement de cette importance depuis dix ans. Les salariés de la RATP nous avaient habitués, lorsqu'il y avait des difficultés au sein de la RATP, à assurer un minimum de service. Là, le réseau sera très largement inactif, ce sera difficile pour tout le monde. Le service minimum, cela consiste à se déclarer 48 heures à l'avance, de façon à ce que la direction puisse proposer un schéma de service qu'elle rende public 48 heures à l'avance. Donc c'est le cas mais il y avait un accord interne à l'entreprise qui faisait qu'il y avait un peu plus de services garantis par rapport à ce qu'il y aura ce vendredi. Ca va être une grève dure. La FNAUT respecte le droit de grève mais on peut regretter que ce mouvement intervienne au moment où le gouvernement annonce l'ouverture d'une concertation.

En tout cas, selon vous, il y a des conséquences que les usagers n'ont pas connues depuis longtemps ?

La mobilité a changé : il y a plus de vélos qui sont disponibles, il y a des Uber, des VTC, il y a des covoiturages organisés. Beaucoup de choses ont évolué. C'est un mouvement qu'on n'a pas vu depuis une dizaine d'années. Il n'y a toujours pas de dispositif automatique de dédommagement des usagers quand le service n'est pas accompli. Je regrette que la loi sur les mobilités qui est en discussion au Parlement, ne prévoie pas ce dispositif obligatoire, de façon à ce qu'on n'ait pas à chaque fois à réclamer un dédommagement quand le service n'est pas exécuté.

Qu'est-ce que vous conseillez aux usagers ?

Chacun doit trouver des solutions qui sont propres à ses besoins de déplacement. On peut dormir chez un collègue, un voisin, chez quelqu'un de la famille. On peut essayer de trouver des vélos, essayer faire un peu de covoiturage, un peu de stop, c'est une tradition que l'on a connue dans le passé à Paris. C'est le système D qui revient.

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