: En images Réforme des retraites : les unes de la presse fustigent "l'échec" et la "faiblesse" d'Emmanuel Macron
"Aveu de faiblesse", "échec", "pantalonnade"... Les unes de la presse fustigent unanimement, vendredi 17 mars, le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer en force la réforme des retraites, et pointent du doigt Emmanuel Macron pour la crise politique et sociale qui menace.
> > Réforme des retraites : suivez les dernières actualités dans notre direct
"Quel aveu de faiblesse !", s'exclame Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées, qui titre sa une : "Macron à marche forcée". "Le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue pour faire passer la réforme phare du quinquennat" et "c'est une énorme crise politique qui s'annonce".
"Gain politique zéro, coût social majeur. L'échec d'une tactique signe, qui plus est, la solitude criante du président", écrit Florence Chédotal dans La Montagne, dont la une se demande si cette onzième utilisation du 49.3 par Elisabeth Borne est celle "de trop". "A présent, comment reprendre la main quand la mère des réformes se solde de la sorte ?", se demande-t-elle, évoquant une "séquence désastreuse où s'épaissit le brouillard".
"Emmanuel Macron s'est lui-même coincé dans une impasse politique", constate Patrick Jankielewicz dans La Voix du Nord, dont le journal titre : "Le 49.3 puis la fièvre". "S'il fallait sauver la réforme des retraites, il n'y avait qu'une façon de le faire : il fallait aller jusqu'au vote. C'était bien sûr courir le risque d'être battu, mais en politique, il vaut parfois mieux tomber avec les honneurs que passer en force et sans gloire au risque de jeter de l'essence sur le brasier social", poursuit-il.
"La minorité présidentielle"
"Une question domine déjà toutes les autres après cette journée historique : onze mois après son commencement, le quinquennat d'Emmanuel Macron est-il déjà fini ?", s'interroge Maurice Bontinck dans La Charente Libre, pour qui l'usage du 49.3 "résonne comme un aveu de faiblesse de ce qu'il convient d'appeler aujourd'hui 'la minorité présidentielle'".
"Le goût de l'échec", titre pour sa part Yves Thréard dans Le Figaro, qui estime également que "l'exécutif est plus que jamais affaibli".
Dans Libération, qui pointe la "faute" d'Emmanuel Macron, l'éditorial de Dov Alfon estime que "c'est dans l'instabilité que (la) réforme des retraites mal acquise pousse la France, sa démocratie et ses travailleurs".
"Le président pourrait sauver les meubles en annonçant que la loi sera abrogée après ce passage antidémocratique. Mais ce n'est pas son genre d'écouter les Français", regrette-t-il.
"Crise de régime", titre pour sa part Maud Vergnol dans L'Humanité, dont la une pointe un "bras d'honneur au peuple". "Avec ce nouveau recours au 49.3, le divorce entre nos institutions et le peuple est consommé, acmé d'une crise rampante de délégitimation du pouvoir politique, ouvrant une voie royale aux tentations autoritaires. L'incendiaire de l'Elysée est l'unique responsable de cette situation", estime-t-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.