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Allocution d'Emmanuel Macron : les annonces sur l'assurance chômage et la réforme des retraites "sont du dogme libéral", dénonce Force ouvrière

"Nous luttons contre cette réforme depuis 2019, mais ce n'est que partie remise", a réagi sur franceinfo Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière.

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Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière, en janvier 2018. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"Ces annonces sont du dogme libéral", critique sur franceinfo ce mardi Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière, en réaction aux annonces d'Emmanuel Macron notamment sa volonté de réformer l'assurance chômage, et le report de la réforme des retraites qui ne sera pas poursuivie pendant ce quinquennat.

>> Dose de rappel et pass sanitaire, allocations chômage, retraites... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron

franceinfo : Êtes-vous satisfait de l'annonce d'Emmanuel Macron de renoncer à la réforme des retraites ?

Michel Beaugas : Nous luttons contre cette réforme depuis 2019, mais ce n'est que partie remise si j'ai bien compris. Le président de la République a annoncé aux Français que demain il faudra travailler plus longtemps pour avoir une retraite à taux plein, alors qu'on rentre plus tard dans la vie active aujourd'hui. Cela veut dire que quand vous rentrez sur le marché du travail à 25 ou 30 ans, votre retraite à taux plein est déjà entre 65 et 70 ans. Donc c'est un effet d'annonce aujourd'hui.

Le chef de l'Etat a dit qu'on pourra travailler plus longtemps. Qu'en pensez-vous ?

C'est déjà le cas aujourd'hui. L'âge légal de départ c'est 62 ans, mais quand vous êtes dans le privé, c'est plutôt 63 ans et puis vous pouvez continuer à travailler au-delà. Dans le Code du travail, l'âge de mise d'office à la retraite c'est 70 ans. Cette liberté elle existe déjà pour les Français.

"Nous sommes dans un dogme libéral qui dit il faut travailler plus longtemps pour pouvoir obtenir sa retraite à taux plein."

Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière

à franceinfo

C'est bien ce que dit le président de la République, quand il parlait d'une retraite minimale à 1 000 euros, c'est quand vous avez travaillé 43 ans et 35 heures par semaine. Ces annonces sont du dogme libéral.

Il a aussi parlé du chômage, il a dit qu'il visait le plein emploi, qu'il y avait beaucoup de secteurs qui peinait à recruter. Emmanuel Macron a évoqué moins de taxation à l'avenir sur le travail. Vous êtes d'accord avec cela ?

Il a aussi parlé de pouvoir d'achat. Pour augmenter le pouvoir d'achat des salariés, on diminue les cotisations sociales et on diminue l'accès à l'assurance chômage par exemple, on diminue l'accès à la sécurité sociale, à la retraite. C'est l'entrée dans la vie active qu'il faut réorganiser dans ce pays. Ce qu'il faut, c'est augmenter les salaires pour avoir plus de cotisations, plus de pouvoir d'achat.

Emmanuel Macron a parlé de 170 euros par mois en plus sur les bas salaires grâce à la fiscalité supprimée sur les heures supplémentaires, l'augmentation de la prime d'activité. Ce n'est pas crédible ?

Il a surtout tu l'augmentation de la CSG qui grève le budget des ménages. Ce qu'il donne d'un côté il le reprend de l'autre. Au moins la crise du Covid-19 a mis en évidence qu'il y a des métiers où les conditions de travail sont mauvaises, où les salaires ne sont pas bons. C'est cela d'abord qu'il faut réformer plutôt que les retraites ou l'assurance chômage.

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