: Reportage "Je ressens de la colère quand les choses n'avancent pas dans le bon sens" : rencontre avec des "Capitalistes anonymes" qui se retrouvent en groupes de parole

Afin de se soigner de l'addiction à la consommation, ces groupes se réunissent depuis plusieurs mois pour discuter de la manière d'atteindre un mode de vie plus écologique.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Produits vendus en vrac, sans emballage, dans un magasin, le 2 mai 2023 à Paris. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Ils sont une petite dizaine, assis en cercle. Julien, fondateur des Capitalistes anonymes, mène la réunion qui se tient à Issy-les-Moulineaux, juste à côté de Paris."On est sur de l'écoute attentive et bienveillante, donc à la fois de ce qui est dit et de la manière dont ça résonne en nous", explique-t-il.

Au programme aujourd'hui : les sentiments face à la crise environnementale. "Vous sentez-vous triste pour l'humanité ?", demande Julien. "Tristesse parfois et colère souvent lorsqu'il ne se passe pas autant de choses qui devraient pour avancer dans le bon sens", répond une participante. Une autre explique : "Moi, la tristesse parfois vis-à-vis de mes enfants, quand je vois des choses dans la nature et que je me dis que peut-être ils ne vivront pas ça".

Comme ici à deux pas de Paris, plusieurs autres cercles des Capitalistes anonymes ont ouvert ou vont ouvrir dans les prochains mois à travers la France. (GUILLAUME FARRIOL / FRANCEINFO)

L'occasion pour chacun de partager ses angoisses mais aussi son parcours vers un mode de vie plus "sobre" et les difficultés que cela implique."J'ai un péché mignon pour la viande, j'ai du mal à me passer d'en manger, mais je fais des efforts", témoigne un "capitaliste anonyme". Une mère de famille abonde : "Moi j'ai trois enfants, j'achète en vrac mais il faut que j'y aille tous les deux jours".

Transformer ces peurs en moteur de changement

Après une heure et demie de discussion de fin de séance, nous retrouvons Julien, 38 ans à l'initiative de cette rencontre. Il a mis au point huit étapes pour se soigner de l'addiction à la consommation. "La première, c'est admettre sa participation à un système capitaliste qui détruit la planète et le vivant. Après on passe par toute une série d'étapes. Transformer ces peurs en moteur de changement, mettre en place concrètement une démarche de sobriété dans son quotidien. Et la huitième étape, c'est accompagner d'autres 'Capitalistes', dans leur démarche au quotidien". 

Tania, enseignante à la retraite, s'est lancée dans ce protocole : "La première chose que j'ai faite, c'était vraiment le compost. Après, ça a été de réduire les déchets". Ce groupe de parole l'aide beaucoup. "Ça fait du bien d'échanger, de parler. Donc on s'échange des idées sur la manière de faire sa lessive. Des fois on n’a pas le moral donc on échange et puis on rentre toujours plutôt contents et non pas plombés". 

Deux autres cercles des Capitalistes anonymes ont ouvert, l'un à Paris, l'autre à Mérignac. Bordeaux, Nantes suivront le mois prochain et bientôt Marseille, Rennes ou Strasbourg.

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