: Reportage "Cet été à la plage on en voit plein" : longtemps jugées ringardes, les sandales Birkenstock deviennent de véritables accessoires de mode
Il y a deux ans, la marque allemande Birkenstock, créée au XVIIIe siècle, est passée sous le contrôle d'un fonds d'investissement co-fondé par LVMH et d'une holding familiale de Bernard Arnault, Financière Agache. Depuis, le succès des célèbres semelles se confirme, avec une augmentation du chiffre d’affaires de plus de 29% en 2022 selon Bloomberg. Et ce n'est pas fini, la valorisation de Birkenstock pourrait atteindre huit milliards de dollars.
Raphaël sort du métro parisien, Birkenstock aux pieds. Il vient d'acheter sa toute première paire, victime, il l'avoue, de l'effet de mode. "Cet été, on va à la plage, on en voit plein et il y a pas mal de nouveaux modèles, c'est cool. Comme beaucoup, il a cherché longtemps pour trouver sa paire. Il n'y a pas de boutique Birkenstock dans la capitale, seulement des revendeurs qui peinent à répondre à la demande.
Le confort avant tout
Dans ce magasin au centre de Paris, depuis le début de l'été, ça n'arrête pas, explique Gislaine Poix, qui travaille là depuis 18 ans. "C'est la folie, c'est la bagarre pour avoir des couleurs, des modèles. On est occupé toute la journée. On a du monde, c'est agréable. C'est la folie."
Nacha, elle, cherche un modèle violet. Elle a eu des "Birk" de toutes les couleurs depuis qu'elle a 15 ans. Elle reconnaît qu'avant, ces sandales ne faisaient pas l'unanimité. "J'ai un beau-frère qui est autrichien, et en Autriche, c'est LA chaussure. J'en ai toujours porté avec des chaussettes. Ça étonnait beaucoup de Parisiens, au début. On me disait 'mais tu te prends pour qui ?' Je me prends, pour quelqu'un qui a froid et qui a envie de porter des sandales", se souvient Nacha.
Et le confort, c'est bien le secret de la marque. À l'origine, les Birkenstock, c'est une semelle orthopédique pas forcément très jolie. Corinne a la soixantaine, en porte depuis 1989.
"Autrefois, on appelait ça des écrase-merdes parce que ce n'était pas du tout à la mode. Mais on peut être jolie autrement que sur des instruments de torture."
Corinne, cliente de la marque Birkenstockà franceinfo
Un produit devenu "indémodable"
L'engouement est là depuis plusieurs saisons, mais il s'est accéléré cette année. Jamais soldés, les Birkenstock, souvent qualifiées de "chaussures de bobos", se vendent entre 80 et 140 € selon les modèles. Mais pas de quoi refroidir les clients, constate Jean-Pierre Gross, gérant de trois magasins parisiens. Il vend des Birkenstock depuis plus de 20 ans.
"À partir du moment où un produit devient indémodable, il est hors mode et vous avez une clientèle qui le suit indéfiniment. Il y a les 'fashion victim' qui les mettent parce qu'elles voient ça sur toutes leurs copines, dans les magazines. Beaucoup de people portent aujourd'hui des Birkenstock, donc on les voit de plus en plus. Les gens se sont habitués à cette nouvelle silhouette."
Le dernier coup de pub en date pour les Birkenstock se trouve dans le film à succès Barbie, dans lequel la célèbre poupée troque ses escarpins pour les célèbres sandales en liège.
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