Renault maintient le salaire de Carlos Ghosn, contre l'avis des actionnaires
Le patron de Renault Carlos Ghosn conservera bien son salaire de 2015, après une décision du conseil d’administration ce vendredi. Le conseil d’administration l’a annoncé via communiqué.
Peu de temps avant l’assemblée générale des actionnaires du constructeur automobile avait rejeté la résolution portant sur la rémunération de son PDG, à 54,12%. Un avis purement consultatif. Les représentants de l'Etat (actionnaire à 19,74%), ont également voté contre.
Le salaire de Carlos Ghosn a atteint l'an dernier un total de 7,251 millions d'euros, soit 0,49% de plus qu'en 2014.
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Une réflexion sur les salaires dès 2016
Le conseil s'est félicité dans le communiqué "de la qualité des résultats de l’année 2015, avec un chiffre d’affaires record de plus de 45 milliards d’euros, en hausse de 10,4 % et une marge opérationnelle de 5,1 %, en avance de deux années sur les objectifs du plan Renault 2016 Drive the Change."
"Le conseil d'administration a chargé le comité des rémunérations de la mission d'examiner les évolutions utiles de la structure de rémunération pour les années 2016 et suivantes", précise le communiqué.
Un désaveu rare et symbolique des actionnaires
"C'est la première fois qu'un dirigeant d'entreprise cotée se voit rejeter sa rémunération en assemblée générale ", d'après Pierre-Henri Leroy, actionnaire chez Renault qui préside le cabinet de conseil aux investisseurs Pro-Invest.
Pierre-Henri Leroy critique le montant "considérable" de la rémunération du PDG de Renault, "la première rémunération française constante depuis quelques années ", qui est pour lui "injustifiable ".
Il ajoute que Carlos Ghosn cachait depuis plusieurs années sa rémunération gagnée au Japon.
Le délégué central de la CGT chez Renault, Fabien Gâche, s'est tout de même déclaré "surpris" de ce vote négatif des actionnaires, vendredi sur France Info. Ce type de rejet est en effet très rare mais selon le syndicaliste, Carlos Ghosn est "dans la démesure " et "exige de ses salariés depuis maintenant quelques années une politique salariale particulièrement dégradée, avec des pertes de pouvoir d’achat assez considérables. "
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